Portugal : le président dit "non" à la GPA mais "oui" à la PMA

Par Julie Baret le 10/06/2016
Portugal PMA GPA veto président

Alors que le Parlement portugais a adopté l’ouverture de la PMA, et de la GPA sous certaines conditions, le président a donné son véto au texte de loi.

C’est un véritable coup de frein à la légalisation de la gestation médicalement assistée sur le sol portugais. Alors que le 13 mai, le Parlement du pays adoptait une loi ouvrant la procréation médicalement assistée à toutes les femmes, et la gestation pour autrui sous certaines conditions, le président est revenu sur cette avancée.
Mardi 7 juin, Marcelo Rebelo de Sousa a mis son véto sur le texte car celui-ci ne serait « pas conforme aux conditions formulées par le conseil national d’éthique et des sciences de la vie », comme il l’a expliqué dans un communiqué. Cette mesure ne s’applique cependant qu’à la GPA, qui selon lui ne garantit ni la protection des droits de l’enfant, ni ceux de la mère porteuse.
Pourtant, la loi adoptée au Parlement le 13 mai prévoyait une GPA altruiste - c’est-à-dire que la mère porteuse ne serait pas rémunérée pour pallier les dérives de marchandisation - ouverte seulement aux femmes présentant une absence ou un dysfonctionnement d’utérus.

Un coup de frein mais pas un "non" définitif

Ce véto sonne aussi comme un désaccord entre le Parlement majoritairement à gauche et le président de la République de droite, une cohabitation politique gouvernant le Portugal depuis janvier. Le premier texte de loi adopté le 13 mai avait pourtant été adopté grâce à 25 voix du PSD, la famille politique du président Marcelo Rebelo de Sousa.
Ce véto ne signe cependant pas la fin d’une légalisation de la GPA au Portugal. En février, Marcelo Rebelo de Sousa avait également apposé son véto contre une loi autorisant l’adoption pour les couples homosexuels, mais le texte était tout de même passé car il avait par la suite obtenu la majorité absolue au Parlement. Le texte de loi voulant encadrer la GPA au Portugal sera lui aussi renvoyé devant les députés.
D’après le politologue Antonio Costa Pinto, « Pour légaliser la GPA, il suffirait aux députés de gauche – du parti socialiste et du Bloc de gauche – d’obtenir le soutien d’une dizaine de députés du centre droit, or le centre droit a une forte composante libérale laïque ».
Le président Marcelo Rebelo de Sousa a en revanche promulgué une loi ouvrant la PMA à toutes les femmes - qu’elles soient célibataires ou en couple avec une femme - et non plus seulement aux couples hétérosexuels ; une belle avancée sociétale dont la France mériterait de s'inspirer.

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