Afrique du Sud : un couple gay père de triplés par GPA

Par Jérémie Lacroix le 24/08/2016
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Un couple gay sud-africain est devenu parent de triplés, dont de vraies jumelles ; une première dans le pays et probablement dans le monde.

Christo et Theo Menelaou n'en reviennent toujours pas. Ils sont aujourd'hui papas non pas d'un, non pas de deux, mais de trois enfants. Un rêve devenu une incroyable réalité :

Quand on est gay, on se dit toujours qu'il ne sera jamais possible d'être parent, quand bien même on le désire ardemment.
C'est très difficile d'être retenu pour une adoption et on nous disait toujours qu'on passerait après les couples hétérosexuels. Ensuite, on pensait ne jamais rencontrer une femme qui accepterait d'être une mère porteuse pour un couple gay, a confié le couple à Sky News.

Tout a débuté par le plus grand des hasards suite au procès retentissant d'Oscar Pistorius, condamné pour le meurtre de sa petite amie, Reeva Steenkamp. En effet, le couple et la mère porteuse étaient tous voisins de l'athlète paralympique sud-africain et se sont rencontrés lors d'une réunion de voisinage après le meurtre. La mère de trois enfants a alors accepté de porter les enfants du couples.

Chacun est père biologique

Christo et Theo Menelaou se sont donc rendus dans une banque de sperme pour choisir les ovules utilisés lors de la GPA. L'un des ovules a été inséminé avec le sperme de Christo, tandis qu'un deuxième l'a été avec le sperme de Theo. Puis les cellules oeufs ont été implantés dans l'utérus de la mère porteuse.
Au bout de 10 semaines de grossesse, une échographie révèle que l'une des cellules œufs s'est divisée en deux embryons. La mère porteuse se retrouve donc à porter non pas deux mais trois enfants, dont de vraies jumelles. Un médecin a alors conseillé au couple et à la mère porteuse de ne pas conserver les deux embryons jumeaux pour maximiser les chances de survie du troisième bébé. En effet, les grossesses multiples dans les cas de GPA peuvent représenter un risque pour la mère au-delà de deux bébés in utero (c'est pour cela qu'on insémine rarement plus de deux cellules œufs à la fois)
Contre l'avis du médecin et grâce à l'aide d'un gynécologue, le Dr Heidra Dahms, prêt à les accompagner durant cette grossesse rare, le couple et la mère porteuse ont décidé de garder tous les embryons.
Les trois bébés sont nés par césarienne à 31 semaines, soit à un peu plus de 7 mois et demi. Joshua (1,8 kg) est né le premier puis a été suivi respectivement par les jumelles Zoe (1,4 kg) et Kate (1,3 kg). Tous trois ont été placés en couveuse sous assistance respiratoire et constamment surveillés jusqu'à ce qu'ils soient jugés aptes à quitter l'hôpital Sunninghill de Johannesburg et à rentrer à la maison. Leurs papas ne les ont pas quittés durant leur hospitalisation de plusieurs semaines, dormant dans la même chambre.

Une pratique strictement encadrée

Bien que les trois bébés aillent beaucoup mieux, deux infirmières assistent Christo et Theo Menelaou 24h sur 24. En outre, Zoe, l'une des vraies jumelles, souffre d'un problème au cœur, lequel nécessitera une opération dans les six mois.
De l'avis du Dr Heidra Dahms, ce type de naissance "est extrêmement rare" et il n'avait jamais entendu parler d'un tel cas auparavant. En effet, très peu de données relatives à la GPA sont pour l'instant disponibles.
Les heureux papas sont confiants et veillent sur leur progéniture :

On doit doucement masser leur dos ou chatouiller leurs orteils pour leur rappeler de respirer, confie Theo les larmes aux yeux. Et d'ajouter : On se sent si chanceux, vraiment !

En Afrique du Sud, la GPA est strictement encadrée. Les parties doivent signer un affidavit et se présenter devant un juge pour faire valider les termes de l'accord et s'assurer que la GPA n'est pas pratiquée à des fins commerciales. Seules les dépenses inhérentes à la grossesse peuvent être couvertes par le couple faisant appel à la mère porteuse.
Pour en savoir plus :
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Crédit photo : Sky News