Dans la commune italienne de Stezzano, les fiancés hétéros peuvent s'unir dans la salle des cérémonies de l'Hôtel de ville. Pour les couples homos, c'est direction le sombre cagibi de la mairie...
Moulures, plafond cathédrale et fresques murales pour les uns. Bureau exigu, poussiéreux et encombré de dossiers pour les autres. Dans tous les cas, il s'agit d'officialiser une union. Seule différence : les uns sont des couples hétéros et les autres des couples gays ou lesbiens. A Stezzano, la discrimination passe par le décorum... mais ne passe pas inaperçue.
Depuis quelques jours, les photographies des deux salles font le tour du web. Elles ont été dévoilées lundi par Cristiana Alicate sur le site iMille qui dénonce une différence de traitement inadmissible. Cette journaliste italienne aurait été alertée par un ami rencontré des années plus tôt à la Pride de Bologne et résidant à Stezzano.
Or dans cette commune lombarde située dans la Province de Bergame, au nord de l'Italie, c'est le parti populiste d'extrême droite LN (ou Ligue du Nord) et l'ancien parti de Berlusconi (Forza Italia) qui tiennent les ficelles selon Repubblica.
"La signature de l'union civile, ce n'est pas une célébration"
Interrogée par le journal transalpin, la maire de Stezzano, Elena Poma, peine à dissimuler l'injustice :
Nous ne faisons pas de différences entre homo et hétéro, j'ai aussi des amis gays vous savez. La polémique est inutile : aujourd'hui, à cause d'un manque de personnel, la municipalité de Stezzano n'est pas encore prête pour les unions civiles. Quand le bureau pour les signatures sera prêt nous irons là-bas. Nous avons choisi de ne pas opter pour la salle des cérémonies parce que la signature de l'union civile, eh bien, ce n'est pas une célébration. C'est juste une déclaration devant un officier d'état-civil.
Adoptée définitivement en mai dernier, la loi sur l'union civile avait été saluée par des milliers d'Italiennes et d'Italiens. Son adoption avait toutefois été secouée par une contre-offensive de la droite et du centre-droit désirant l'abroger par référendum, sans succès. Pour le journal 360°, cette différence de traitement semble être une manière pour la municipalité d'exprimer son mépris devant cette avancée des droits.
"Quand on leur montre la salle, les protestations fusent"
D'ailleurs, pour les employés de la mairie de Stezzano, l'humiliation dont sont victimes les couples de même sexe ne fait aucun doute :
Pour les couples, nous voyons bien que l'union civile est tout aussi importante que le mariage. En tant que telle, elle est fêtée et célébrée : il y a des robes de soirées, des fleurs, des invités... Quand on leur explique dans quelle salle va se dérouler la cérémonie, les protestations ne manquent jamais de s'élever.
La journaliste qui a relayé ces deux clichés compte bien sur la puissance des images pour dénoncer cet abus. Elle conclut : "Nous continuons la lutte. Nous n'en avons pas encore terminé."
Stezzano (BG): la sindaca leghista e l'apartheid per i #gay: a sinistra la stanza per i matrimoni civili, a destra per le #unionicivili pic.twitter.com/IFFGTwuQ92
— Fabio Nacchio â (@Fabience988) October 18, 2016
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