Pierre-Nicolas Nups - candidat d'extrême droite aux législatives de 2017 - a été condamné à 6 mois de prison avec sursis et 5 ans inéligibilité pour incitation à la haine homophobe.
Pierre-Nicolas Nups est membre du GUD (Groupe Union Défense, un groupuscule d'extrême droite) de Nancy. Il était également candidat aux élections législatives de 2017 sous l'étiquette "Comité Jeanne au secours" - le nouveau parti de Jean-Marie Le Pen. Vendredi 7 avril, le tribunal correctionnel de Nancy l'a condamné à une peine de 6 mois de prison avec sursis, 5 ans d'inéligibilité et 5 ans d'interdiction d'exercer toute fonction juridictionnelle pour incitation à la haine homophobe.
En mai 2013, l'ancien étudiant en droit nancéien avait posté sur la page Facebook du GUD une vidéo intitulée "On va casser du PD". On y découvrait un personnage de fiction appelant à "trouver des matraques" pour "casser du PD", comme le rappelle dans un communiqué de presse l'association de lutte contre les discriminations Mousse, qui s'était portée partie civile aux côtés de l'Inter-LGBT, Couleurs Gaies et SOS homophobie. À ce titre, elles toucheront de la part du prévenu 1000€ de dommages et intérêts ainsi que 1500€ pour frais de justice.
L'avocat de Mousse, maître Etienne Deshoulières, a également déclaré que "Cette décision est importante. Elle condamne sévèrement les propos homophobes d’un membre du GUD. Il s’agit d’un signal fort contre l’expression de tous les discours de haine".
Sur son blog, Pierre-Nicolas Nups s'est fendu d'un texte fleuve s'emportant contre des "accusations délirantes" et un "jugement illégal", le tout orchestré par "l'Etat confédéré LGBT" et des "tribunaux gangrenés par le Syndicat de la magistrature". Une dénonciation d'un lobby LGBT et une remise en cause du système judiciaire propre à la rhétorique d'extrême droite.
Pierre-Nicolas Nups avait déjà été condamné en janvier 2015 à 8 mois de prison avec sursis par le même tribunal pour "menace de mort en raison d’une orientation sexuelle". En 2014, lors de la Pride de Nancy, il avait participé au déploiement d'un banderole sur le toit d'un parking aérien sur laquelle était inscrit "Allez brûler en enfer". Son avocate avait toutefois réfuté les accusations de menace de mort, argumentant que "quand on est en enfer, on est déjà mort"... Pierre-Nicolas Nups fut relaxé en mars 2017 par la Cour d'appel, les magistrats estimant que "l’inscription en cause ne peut être caractérisée comme une menace de mort". Les associations qui s'étaient portées parties civiles envisagent de se pourvoir en cassation.
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