Dans la nuit du mercredi 5 juillet, un incendie s'est déclaré dans les locaux de Planète 26, un bar tenu par l'association LGBT de Valence. La police a confirmé qu'il s'agissait d'un départ de feu d'origine criminelle.
"Quasiment tout a brûlé, il n'y a rien qu'on puisse récupérer" se désole Stéphane Castello. Il est le fondateur d'Inform LGBT, l'association de Valence qui s'occupait de Planète 26, à la fois bar et local associatif. "C'était le seul endroit de vie et de rencontre pour la communauté LGBT du département. C'était une famille."
La nouvelle a été reçue comme un choc par les plus de 400 adhérents de l'association. L'un d'eux, Théo Brozille, s'en émeut : "C'est comme si j'avais perdu une petite partie de moi". L'incendie est vécu d'autant plus violemment que personne ne s'y attendait.
Les relations avec les commerces voisins ont toujours été très bonnes, on n'a jamais reçu de menaces ni même de commentaires homophobes. C'était vraiment un lieu convivial.
Du côté de la police pourtant, pas de doute possible : l'origine criminelle est indéniable. Le commandant Borrelli du commissariat de Valence, chargé de l'enquête, le confirme : "Nous avons reçu un appel dans la nuit de mercredi de la part d'un témoin. Il a vu une poubelle enflammée posée contre la porte du local, ce qui a permis au feu de se propager rapidement et de détruire la structure."
À cause de cela, les pompiers, même s'ils ont été rapidement prévenus, sont arrivés trop tard pour sauver le local. La sécurité départementale a été saisie et une enquête est en cours, mais pour l'instant personne n'a encore été interpellé. "Les membres de l'association n'ont aucune idée de qui pourrait être derrière l'incendie, ça ne rend pas l'enquête facile". Néanmoins, des caméras de sécurité installées dans les environs des locaux du Planète 26 pourront peut-être aider les policiers dans leur travail.
"Une grosse soirée devait avoir lieu samedi soir, et on en avait fait la promotion dans les radios et les journaux locaux. C'est peut être ça qui a entraîné l'attaque", confie Stéphane Castello.
"On ne va pas se laisser démoraliser"
Maintenant, l'objectif de l'association est de se trouver un nouveau lieu de rassemblement. "Ça serait difficile pour nous de retourner au même endroit, même reconstruit, explique Stéphane. J'ai dévoué 25 ans de ma vie à ce projet, c'est vraiment dur pour moi de savoir qu'on y a mis le feu".
Les adhérents ont décidé de créer une cagnotte publique pour aider Stéphane et les autres responsables de l'association à rassembler les fonds nécessaires à l'achat d'un nouveau local. Ils ne sont pas les seuls à les aider : la mairie de Valence s'est engagée à leur fournir une salle pour leurs réunions, en attendant qu'ils trouvent un nouveau bâtiment.
Théo Brozille ne compte en tout cas pas en rester là : "On ne va pas se laisser démoraliser. Nous avions déjà un gros projet pour l'année prochaine, mais l'incendie nous a permis de nous motiver encore plus. Nous allons organiser la première Marche des fiertés de Valence à l'été 2018, le 30 juin !" Le rendez-vous est pris.