Trois couples agressés, sanctionnés d’avoir représenté l’amour entre deux hommes en dehors du foyer. Des visages tuméfiés, des esprits marqués par l’irrationnelle violence homophobe. Et une question : se tiendront-ils encore la main demain ? TÊTU leur donne la parole.
Cet article est extrait du numéro 216 de TÊTU, disponible exclusivement en version numérique (ici).
« L’agression a marqué le coup d’arrêt. » Boris et Alfredo marchaient main dans la main à Lyon, Clément et Aaron sortaient de boîte tout près de Montpellier, Wilfred et Olivier rentraient bras dessus bras dessous d’une soirée dans Paris.
« L’espace public nous appartient autant qu'aux hétéros »
« Vous pourrez frapper et encore frapper, vous n’enlèverez jamais ce sourire sur mon visage ». Au lendemain de l’agression, dans la nuit du 10 au 11 novembre 2015, Clément a opté pour la pensée positive. « Je ne voulais pas me laisser atteindre ». Mais elle aura malgré tout sonné la fin d’une période de légèreté pour lui et Aaron. « À Montpellier, on marchait main dans la main dans la rue, on s’embrassait, c’était naturel, assure Clément, 23 ans. Après, il a fallu quelques mois avant d’y arriver ». Aaron, avec qui il n’est plus en couple aujourd’hui et qui n’a pu prendre part à l’interview, a été très affaibli psychologiquement. « Il n’est plus sorti pendant huit mois, il se faisait bouffer par ça ». Clément, lui, n’a pris conscience que plus tard des conséquences de l’événement. Rangers aux pieds, jeans déchirés et bombers sur le dos, le tout en noir, il a troqué ses habits « colorés » et son style « apprêté » pour un look « plus agressif : sans m’en rendre compte, pendant des mois, je me suis demandé si j’avais l’air assez hétéro. »
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