LGBTphobieVidéo homophobe de Mourad Ghazli : le maire de Thiais a "saisi le préfet pour la 4e fois"

Par Marion Chatelin le 04/07/2018
thiais

Dans une courte vidéo publiée à l'occasion de la Marche des fiertés parisienne, samedi 30 juin 2018, Mourad Ghazli, conseiller municipal de l'opposition de la ville de Thiais, avait enchaîné propos homophobes et amalgames. Contacté par Têtu, le maire LR de Thiais, Richard Dell'Agnola, condamne fermement les propos de son conseiller municipal et annonce avoir saisi la préfecture du Val-de-Marne.

Une piscine, un soleil de plomb, les lunettes de soleil bien vissées sur la tête, le bruit des plongeons... Le cadre est idyllique, les propos insoutenables. Depuis lundi, la vidéo dans laquelle Mourad Ghazli se filme, déversant un torrent de propos homophobes, tourne sur tous les réseaux sociaux. D'abord repérée par l'association l'Amicale des jeunes du refuge, elle a été reprise par de nombreux médias. Mais pour le maire LR de Thiais, Richard Dell'Agnola, que nous avons contacté, c'est l'agacement qui prime : « Bien sûr qu'on condamne ses propos. Ce monsieur fait honte à la ville ! ».

La préfecture du Val-de-Marne saisie

En 2016, l'ancien international de judo est adjoint au maire, mais visiblement adepte de la polémique. Il s'exprime sur les réseaux en publiant une comparaison entre Daech et les « extrêmes laïcards », qualifiés « de totalement absurdes » par l'édile, qui décide de le priver de toutes ses délégations. Toutes sauf une ! Mourad Ghazli reste conseiller municipal de la ville, une fonction qui ne peut lui être retirée que par l'Etat, en l'occurence le préfet du Val-de-Marne. « J'ai saisi pour la quatrième fois le préfet du Val-de-Marne, pour le destituer de sa fonction de conseiller municipal pour que la ville de Thiais ne soit plus reliée à cet individu », nous informe le maire qui précise : « Il n'arrête pas, c'est tous les jours ! ».

« Aucun problème avec l'homophobie »

L'intéressé s'est entretenu, lundi 2 juillet, avec le journal Le Parisien. L'occasion d'apprendre, qu'il n'a « aucun problème avec l'homophobie ». L'élu s'est expliqué : « On m’impute d’être homophobe, mais dans la vidéo je fais bien la séparation avec l’homosexualité ». Avant d'ajouter : « Il y a beaucoup d'homosexuels qui sont contre la Gay Pride (...) on n'est pas obligé de s'exhiber pour demander des droits ». Une élucidation pour le moins vaseuse de celui qui se présente comme un « chiraquien », « pro-Erdogan » sur son compte Twitter. Il ajoute : « Les silencieux sont homophobes ». Lui n'est simplement « pas dans la pensée dominante ». 
De son côté le président de l'association SOS Homophobie, Joël Deumier, contacté par Têtu, a annoncé étudier les différentes options juridiques pour qualifier de tels propos d'insultes à caractère homophobes ou d'incitations à la haine. Sûr de lui, le conseiller municipal y a même répondu dans une série de tweets.

Pour conclure le tout, Mourad Ghazli s'est même offert le luxe de brandir la menace de la diffamation. Un comble.
 
Crédit photo : Creative Commons / Ville de Thiais.