Trente militants LGBT+ ont été interpellés, samedi 4 août 2018, à Saint-Pétersbourg, deuxième ville de Russie, lors d'une action dénonçant la loi contre la « propagande homosexuelle », en vigueur depuis juin 2013.
Plusieurs dizaines de militants LGBT+ ont été interpellés, samedi 4 août, à Saint-Pétersbourg. Au total, une soixantaine de personnes s'étaient rassemblées, samedi 4 août 2018, avec des pancartes et des drapeaux arc-en-ciel, sur la place du Palais, en plein centre de l'ancienne capitale impériale russe. Elles ont bravé l'interdiction de manifester, pourtant inscrite dans la loi punissant d'amendes et de peines de prison tout acte de « propagande homosexuelle » auprès de mineurs, en vigueur depuis cinq ans en Russie. Des interpellations filmées par de nombreux journalistes, présents sur place.
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Relâchés dans la soirée
Selon Alexeï Nazarov, un militant LGBT+ présent au rassemblement qui s'est exprimé auprès de l'AFP, chaque personne manifestait seule - une manoeuvre qui permet de ne pas demander l'autorisation des autorités municipales, à la différence d'un rassemblement organisé. « Au total, 30 personnes ont été interpellées » par la police, et notamment « ceux qui avaient des drapeaux et des vêtements de couleurs plus vives » a déclaré l'activiste, en précisant qu'il restait toujours détenu avec une autre personne dans un fourgon de police. « Tous les autres ont été emmenés vers un poste de police », a-t-il ajouté.
LGBT Pride in Petersburg: Thirty Activists Detained https://t.co/KasHo9uEFw pic.twitter.com/wO62lydfDk
— The Russian Reader (@readingrussian) August 4, 2018
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Selon Olga, une militante présente sur place contactée par TÊTU, les activistes ont tout de suite averti leurs avocats, avant d'être relâchés dans la soirée. Ils devraient être jugés ce lundi 6 août en comparution immédiate.
Montrer de la solidarité
Les manifestants ont expliqué aux journalistes de Reuters, qu'ils souhaitaient montrer leur solidarité envers tous les membres de la communauté LGBT+ russe.
« Ce sujet n'est pas traité dans les médias de masse. Les personnes LGBT+ existent et les autorités devraient plutôt travailler avec nous, on devrait tous chercher le dialogue », a témoigné Mikhail, un activiste présent sur place.
Ces interpellations confirment les craintes formulées par les militants russes, sur le retour des politiques anti-LGBT après la fin de la Coupe du monde de football. Depuis l'adoption de la loi anti « propagande homosexuelle » en juin 2013, les crimes envers les personnes LGBT+ auraient doublé.
Crédit Photo : capture d'écran compte Instagram Rainbow.spb.