États-UnisSe marier ou quitter les Etats-Unis : l'attaque de Trump aux conjoints de diplomates LGBT

Par Marion Chatelin le 02/10/2018
Trump

L'administration Trump a annoncé, lundi 1er octobre 2018, refuser de délivrer des visas aux diplomates et aux membres LGBT+ d'organisations internationales basées aux Etats-Unis, non mariés. Elle met fin à une politique en faveur des couples de diplomates et d'officiels LGBT+, mise en place par la secrétaire d'État, Hillary Clinton, en 2009.

Se marier ou quitter le pays. C'est ce que plusieurs conjoints de membres LGBT+ de l'Organisation des Nations Unies (ONU), du Fonds Monétaire International (FMI) ou de la Banque Mondiale se sont vu notifier depuis hier, lundi 1er octobre 2018, par l'administration Trump.

Se marier ou être séparé, il faut choisir

Selon la loi américaine, les couples hétérosexuels ont toujours dû être mariés pour permettre au partenaire étranger du diplomate de recevoir un visa. En ce qui concerne les couples de même sexe, il suffisait uniquement d'un partenariat domestique afin que les deux conjoints puissent recevoir un visa. Une politique qui a duré neuf ans, mise en place par Hillary Clinton en 2009. Ce n'est désormais plus le cas.

Les diplomates et les salariés de l'ONU LGBT+ en relation, vont devoir choisir entre se marier ou se séparer. Un délai a été fixé pour les partenaires qui résident déjà aux États-Unis et qui détiennent un visa : ils ont jusqu'au 31 décembre 2018 pour épouser leur conjoint. Dans le cas contraire ils auront 30 jours pour quitter le pays.

Sur son site internet, le Département d'État américain a annoncé que le changement de politique était « effectif immédiatement » :

« Les ambassades et consulats se prononceront sur des visas basés sur des mariages de même sexe, de la même façon que nous nous prononcerons sur des visas pour des couples hétérosexuels. »

« Une politique cruelle »

Le changement de politique opéré lundi 1er octobre a immédiatement fait réagir les activistes. Tous et toutes dénoncent une nouvelle décision discriminatoire envers les personnes LGBT+ prise par l'administration Trump. Dans un communiqué publié sur son site, l'association Human Rights Watch déplore qu'une telle décision « sépare les couples LGBT+ » :

« Cela va avoir un impact sur les couples de même sexe provenant de pays qui bannissent le mariage pour tous ou qui n'offrent que des unions civiles. (...) Le gouvernement des États-Unis devrait reconnaitre, comme il l'avait fait jusqu'à aujourd'hui et pendant neuf ans, qu'exiger le mariage est une politique cruelle. »

De son côté, l'association américaine de défense des droits LGBT+, Humain Rights Campaign, qualifie cette nouvelle disposition « d'attaque inutile envers des diplomates » qui « reflète l'hostilité de l'administration Trump-Pence envers les personnes LGBT+ ».

Il y aurait actuellement une dizaine d'employés à l'ONU qui seraient dans l'obligation de se marier avant la nouvelle année, pour obtenir l'extension du visa de leurs conjoints.

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