Avec L’Adieu à la nuit, le cinéaste des Roseaux sauvages et de Quand on a 17 ans, se penche sur la jeunesse tentée par le jihadisme, tout en déjouant les pièges du manichéisme. Rencontre.
André Téchiné retrouve Catherine Deneuve pour L’Adieu à la nuit. Ça n’est jamais que leur huitième collaboration depuis Hôtel des Amériques, en 1981. Cette fois, le cinéaste raconte l’histoire d’une grand-mère, Muriel (Catherine Deneuve, donc), qui, lorsqu’elle comprend que son petit-fils (joué par Kacey Mottet Klein, acteur révélé en 2016 par Téchiné dans Quand on a 17 ans) s’apprête à partir en Syrie afin de rejoindre Daesh, va tout faire pour le retenir auprès d’elle. Des personnages à vif se débattent dans le décor sublime du Sud-Ouest de la France, cher au réalisateur.
Après Nos années folles (son dernier film en date sur un déserteur qui se travestit pour échapper à la guerre), et surtout Quand on a 17 ans, récit de la naissance d’une histoire d’amour entre deux adolescents, le cinéaste revient avec un film social. Et surtout casse-gueule.
En s’emparant d’un sujet hautement inflammable (la radicalisation d’une partie de la jeunesse française), il prend, à 76 ans, des risques assumés. Et, malgré quelques longueurs dans les dialogues, il réussit un film touchant et nuancé, où le motif de l’homosexualité surgit sans crier gare. C’est aussi un film lumineux sur une adolescence en rupture. Cette jeunesse qu’André Téchiné n’a eu de cesse de scruter tout au long de sa carrière. Rencontre....