musiqueEXCLU. Le clip minimaliste de Mavi Phoenix sur la transidentité

Par Antoine Patinet le 16/07/2019
Mavi Phoenix

L'artiste qui nous vient tout droit d'Autriche, Mavi Phoenix, revient avec "bullet in my heart" un single à mi-chemin entre la pop lo-fi et le hip-hop. Mais surtout avec un clip minimaliste, qui parle de transidentité.

Depuis Conchita Wurst, la scène LGBT autrichienne n'avait pas su se frayer un chemin jusqu'à nous. Mais c'était sans compter sur Mavi Phoenix, petite pépite viennoise biberonnée autant à la pop de Madonna ou de David Bowie qu'au hip-hop smooth de Pharell Williams. Pour sa dernière chanson, "bullet in my heart", l'auteur.e, compositeur.ice, interprète qui a fait ses premières compositions à 11 ans sur Garage Band choisit d'offrir au public un clip minimaliste, évoquant les questions qu'iel se pose.

Dysphorie de genre

Iel, car l'artiste confie dans cette vidéo, en lettres blanches sur fond noir, avoir "tenté d'ignorer son genre" durant toute sa vie. Mavi ne souhaite plus être identifié.e en tant que fille ou en tant que garçon. "J'ai lutté toute ma vie contre la dysphorie de genre" peut-on encore lire, avant qu'iel avoue "avoir besoin d'être honnête, et sortir ça de ma poitrine". "Je suis en voyage, pour trouver qui je suis, et qui je veux être. Pour l'instant, n'importe quel pronom est ok pour moi", conclut l'interprète à la fin de la vidéo.

La chanson est construite en deux temps. D'abord, une pop un peu planante, lorgnant vers le hip-hop. Puis, après une rupture mélodique, le titre se transforme en pop low-fi efficace. "Je ne veux pas mourir, mais si je le dois, je prendrais la balle, rien que pour toi", l'entend-on chanter pendant le refrain.

Un envol artistique et personnel

Après des débuts dans la musique calibrés, au style street savamment étudié, couleurs pastels, make-up et cheveux longs, Mavi semble s'être libéré.e de ce que la société attendait d'iel. Son précédent clip, "Ugly", montrait déjà que la jeune personne avait fait du chemin depuis ses premiers titres. Personnellement et artistiquement. Les paroles semblaient d'ailleurs pouvoir être chantées par n'importe quel membre de la communauté queer. "C'est pas nouveau que t'essaies de me juger, c'est moche, très moche. C'est pas nouveau que t'essaies de me haïr, c'est fou, hein." 

Longue nouvelle vie, donc, Mavi Phoenix !

 

Crédit photo : Youtube.