LGBTphobieLe gouverneur de Porto Rico appelé à démissionner après des insultes LGBTphobes et sexistes

Par Marion Chatelin le 16/07/2019
porto rico

Le gouverneur de Porto Rico, Ricardo Rossello, aurait proféré des insultes LGBTphobes et sexistes sur des chats en ligne. Il est désormais pointé du doigt par de nombreux habitants de l'île qui souhaitent sa démission.

Homophobie, sexisme, misogynie... : les 889 pages de la conversation Telegram entre hauts fonctionnaires de Porto Rico, révélées par un consortium de journalistes, ont créé la panique. Le démocrate Ricardo Rossello, gouverneur de l'île depuis 2017, est épinglé pour avoir proféré de nombreuses insultes LGBTphobes notamment, mais aussi misogynes et sexistes.

Des messages qui visent les opposants politiques mais aussi plusieurs personnalités publiques comme le chanteur - originaire de l'île - Ricky Martin. Dans le groupe Telegram, le gouverneur et d'autres politiques membres du gouvernement, ont par exemple insulté le sénateur Eduardo Bhatia de "suceur de bite à un niveau historique". Le journaliste Benjamin Torres Gotay y a aussi été décrit comme un "suceur sans précédent".

Démissions en cascade

Pour le responsable des finances, Christian Sobrino, Ricky Martin "est tellement macho qu'il couche avec des hommes parce que les femmes ne sont pas à la hauteur. Pure patriarcat". Face à l'ampleur de la polémique engendrée par de telles révélations, Christian Sobrino ainsi que le secrétaire d'État de l'île, lui aussi épinglé, ont démissionné.

Le chanteur américain a quant à lui appelé Ricardo Rossello a démissionner dans un tweet. "Ces messages montre l'intolérance, l'arrogance, l'homophobie, le machisme et la violence de nos responsables politiques. Nous ne pouvons pas laisser Porto Rico entre les mains de tels 'leaders'."

Rossello démasqué

Ricardo Rossello s'est pourtant toujours présenté comme un "allié" de la communauté LGBT+. Il a notamment signé un décret en mars dernier pour faire interdire les "thérapies de conversion".

Il s'est exprimé dans un communiqué publié dimanche 14 juillet, dans lequel il a indiqué ne pas vouloir quitter son poste. "Je reconnais qu'il n'y a pas d'issue ni de pardon valable tant que je n'enverrai pas des signes clairs sur mon intention de changer", écrit cet homme politique de 40 ans. "Ce groupe de discussion servait à évacuer la tension de journées de travail de 18 heures, explique-t-il. Mais évidemment, rien ne justifie les mots qui ont été écrits."

Dimanche soir, de nombreuses personnes se sont rassemblées devant la résidence officielle de Ricardo Rossello appelant à sa démission.

Crédit photo : Alex Wong/Getty Images/AFP.