Salah Eddine Dahmoune, le ministre algérien de l'Intérieur a vivement critiqué les opposants au scrutin présidentiel qui se tiendra le 12 décembre prochain. Il les qualifie notamment de "traîtres" et d"homosexuels"...
Les tensions en Algérie ne cessent d'augmenter. Alors que le pays est en pleine période d'élection, nombreux sont les manifestants qui refusent de participer au scrutin qui devrait se tenir le 12 décembre 2019. Salah Eddine Dahmoune, le premier ministre algérien de l'Intérieur, s'en est pris violemment à ces abstentionnistes militants.
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Alors qu'il s'exprimait devant le Conseil de la Nation, la chambre haute du Parlement algérien, le ministre de l'Intérieur a dénigré les mouvements de contestation du Hirak qui s'opposent au scrutin suprême dans plusieurs ville du pays. "Aujourd'hui, il subsiste une pensée colonialiste qui utilise une partie des Algériens ou plutôt pseudo-Algériens, des traîtres, des mercenaires, des homosexuels. Nous les connaissons. Ces derniers se sont rangés derrière ces gens-là. Ils ne sont pas avec nous et nous ne sommes pas avec eux", a notamment déclaré le ministre sans pour autant nommer ceux qu'il vise. Ces propos ont été largement relayés sur les réseaux sociaux, suscitant des réactions scandalisées.
Je suis scandalisé par ce dérapage inqualifiable du ministre de lâintérieur qui verse dans l'insulte et la vulgarité , provoque la population et alimente par sa bêtise la radicalisation des positions au moment où le pays a le plus besoin d'un discours dâapaisement et de raison
— Abdelaziz Rahabi (@AbdelazizRahabi) December 3, 2019
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"Donner une leçon"
Salah Eddine Dahmoune a ensuite cité des écrits de Abdelhamid Ben Badis et Cheikh Bouamama, des nationalistes algériens du XIXe et XXe siècles. Il précise que "ces pseudo-Algériens ne font pas partie de nous" avant d'appeler à l'unité en faveur des prochaines élections : "Nous devons être unis et donner une leçon le 12 décembre pour démontrer l'unité du peuple algérien et protéger notre indépendance", a t-il ajouté.
Les élections du 12 décembre prochain visent à élire un nouveau président, suite à la démission forcée d'Abdelaziz Bouteflika, en avril dernier. En lice, il y a cinq candidats dont quatre d'entre eux ont exercé des fonctions ministérielles, dont deux comme Premiers ministres sous l'ancien président. Ce scrutin est cependant vivement contesté par une large partie de la population algérienne. Notamment par le Hirak, un mouvement populaire et inédit de contestation du régime, qui revendique désormais le démantèlement total du "système" au pouvoir depuis l'indépendance de l'Algérie en 1962.
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Crédit photo : Capture d'écran / ELBILAD TV