En janvier, une e-consultation PrEP va être lancée par un centre de santé sexuelle à Tours. En effet, en Centre-Val de Loire, certaines populations sont coupées des consultations, concentrées dans les zones urbaines.
Bientôt quatre ans que la PrEP est intégralement remboursée en France. Pourtant, le traitement pré-exposition contre le VIH continue d'être difficilement accessible dans certaines parties du territoire. Pour y remédier, le CeGIDD (Centre de dépistage du VIH, des hépatites et des infections sexuellement transmissibles) de Tours va mettre en place en janvier 2020 une e-consultation, rapportait mardi 3 décembre La Nouvelle République.
En effet, depuis moins de trois ans, dans la région Centre-Val de Loire, 550 personnes séronégatives ayant des comportements à risque suivent le traitement. C'est le double de l'année dernière. Mais les prescripteurs se concentrent dans les centres urbains, notamment à Tours, où seul le CeGIDD délivre un traitement PrEP. En conséquence, "si on habite dans l’Indre, c’est quasi impossible d’accéder à une consultation PrEP, de même pour les travailleurs du sexe, qui sont souvent en déplacement", souligne Romain Perrolaz, chargé de prévention chez AIDES, interrogé par La Nouvelle République.
Faible accès en zone rurale
"La PrEP est une consultation très spécifique, encore très difficile à déployer partout", explique au quotidien régional Guillaume Gras, infectiologue et responsable du CeGIDD de Tours, à l'origine du projet d'e-consultation, qui permettra a minima de faire une première consultation. La consultation vidéo, gratuite, sera accessible à tout habitant de la région muni d'un smartphone. Les militants d'AIDES sont chargés d'en faire la promotion pour que l'information soit accessible à tous.
"On espère toucher les personnes des zones plus rurales, et les personnes isolées dans la ville", développe Guillaume Gras. Depuis 2017, d'après l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), 20 000 personnes ont commencé un traitement PrEP, un chiffre en haussee constante. Mais, comme pour tous les traitements spécifiques, un immense écart demeure entre les centres urbains et les zones rurales où l'accès à la prévention est plus difficile. "Les utilisateurs de la PrEP sont principalement des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), âgés de 37 ans en moyenne, résidant en Île-de-France ou dans une grande métropole, décrit l'ANSM. L’utilisation de la PrEP reste rare dans les DOM-TOM où, par ailleurs, les nouveaux diagnostics de séropositivité sont les plus nombreux."
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