Royaume-UniSelon une étude anglaise, le confinement n'a pas empêché les gays de faire des plans cul

Par Nicolas Scheffer le 18/02/2021
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Au Royaume-Uni, le confinement n'a pas empêché 76% des hommes suivis pour la PrEP de faire des plans cul. La plupart invoquent la solitude, l'ennui ou l'anxiété. Toutefois, la plupart ont limité le nombres de partenaires sexuels, et adopté les gestes barrières.

Pendant le confinement, donner un rencard à son plan cul n'est évidemment pas recommandé par les autorités. Une étude, menée par la plus grosse clinique de santé sexuelle londonienne, a mis en évidence que les relations sexuelles sont restées malgré tout, importantes. Au Royaume-Uni, entre mars et juin 2020, trois quarts (76%) des 841 répondants à un questionnaire ont confié avoir eu des relations sexuelles à cause de la solitude et de l'ennui.

Les répondants sont suivis par la clinique pour accéder ou suivre leur traitement de prévention PrEP et ne représentent donc pas la majorité de la population gay, ce qui relativise quelque peu les chiffres de l'étude. A titre indicatif, en France, au 30 juin 2020, seulement 32.000 personnes ont initié un traitement PrEP selon les chiffres d'EPI-phare. 

Un homme sur cinq s'est limité à un seul partenaire

Parmi les personnes qui ont continué à faire des plans, 76% ont eu des partenaires en dehors de leur foyer. Près d'un tiers (28%) ont eu des plans avec des garçons proches de chez eux et une personne sur cinq (21%) s'est limitée à un seul partenaire. Pour justifier de continuer les plans, 48% disent se sentir isolés et seuls, 29% s'ennuient, et 27% disent être stressés et/ou anxieux. Pratique Covid-compatible, 39% des hommes disent "sexter" plus souvent, c'est à dire s'envoyer des messages et des photos aguicheuses.

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Les hommes qui ont participé à l'étude restent globalement conscients des risques. Les trois quarts (73%) ont parlé à leur partenaire des risques de transmettre le Covid-19 et autant ont diminué leur nombre de partenaires. Une partie d'entre eux ont adopté certains gestes barrière : la moitié ont lavé leurs mains avant le sexe, 14% ont pratiqué des positions où ils évitaient d'être face-à-face , 14% ont évité de s'embrasser et 12% sont passés aux plans en extérieur. 19% des hommes ont pratiqué le chemsex.

Difficulté d'accéder à la santé sexuelle

Les chercheurs en profitent pour rappeler l'importance d'avoir une approche non-jugeante concernant la santé sexuelle. Ils craignent notamment que la baisse des dépistages conduise à une augmentation des IST et une augmentation des contaminations au VIH. D'autant que 3 hommes sur 10 ont eu des difficultés à accéder à un dépistage ou à un traitement contre les IST. 9% n'ont pas pu accéder du tout à un médecin.

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En France, les dépistages ont diminué de manière inquiétante. Pendant le confinement du printemps, ils ont accusé une baisse  de 56%. Surtout, les tests non réalisés n'ont pas été rattrapés au moment du déconfinement. Les associations appellent à ne pas oublier "l'autre" épidémie.  En France, le centre de santé sexuelle Le 190 a réalisé une étude similaire dont les résultats sont attendus prochainement.

 

Crédit photo : Connor Wilkins / Unsplash