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télévision"Drag Race France", épisode 7 : mini twist et maxi déception

Par Florian Ques le 05/08/2022
drag race france

À l'approche de la finale, l'étau se resserre pour les quatre queens encore en lice. Il est si difficile de les départager que Drag Race France a recours à un retournement de situation… qui tombe un peu à plat.

Après sept semaines de compétition et presqu'autant d'éliminations, la demi-finale est là. Elles ne sont plus que quatre dans la werk room : La Grande Dame, Paloma, Soa de Muse et Lolita Banana. Chacune espère décrocher la victoire et être sacrée reine de la saison inaugurale de Drag Race France. Malheureusement, avant ça, il faudra qu'une autre queen soit radiée de l'atelier. C'est pourquoi Nicky Doll invite les candidates à prendre part à un Maxi Challenge de taille : elles vont devoir cette semaine relooker un·e de leurs proches en drag afin d'ensuite défiler côte à côte...

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Des sœurs avant tout

Cet épisode de Drag Race France s'intitule "Sororité" et porte très bien son nom. Ce sentiment de soutien indéfectible entre queens est particulièrement perceptible tandis que les quatre demi-finalistes échangent dans l'atelier, entourées de leurs ami·es/invité·es du jour. Bien que l'étau se resserre, les discussions ne tournent jamais au vinaigre. Elles blaguent, rigolent, se complimentent ou s'échangent des conseils. Rares sont les saisons de RuPaul's Drag Race à miser autant sur de la bienveillance mais on ne peut qu'espérer assister au début d'une nouvelle ère pour la franchise.

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Crédit photo : France.tv Slash

Vient alors l'heure du défilé, en binôme donc, devant le trio de juges habituels ainsi que les yeux et les oreilles cultes de la mode Loïc Prigent et la mannequin Raya Martigny, guest-stars de cet épisode. Fidèle à elle-même, Paloma se grime presque en Arlequin avec un look très années 20 inspiré de Musidora, l'actrice qui incarnait Irma Vep, et qui connaît décidément un regain de hype tandis qu'Olivier Assayas lui redonne également vie sur OCS. Lolita Banana opte pour un hommage à ses racines mexicaines avec une tenue traditionnelle hyper-colorée. Quant à Soa de Muse, elle se mue en harpie avec une esthétique référencée et mythologique. Enfin, vient le tour de La Grande Dame qui devient un sosie de Paris Hilton, toute vêtue de rose et perchée sur des talons vertigineux. En clair : quatre looks, quatre ambiances !

Changer (faussement) la donne

Le fait qu'il n'y ait pas de Mini Challenge aurait dû nous mettre la puce à l'oreille : alors que le jury s'apprête à rendre sa délibération, un retournement de situation vient chambouler l'issue de l'épisode. Nicky Doll estime qu'il est impossible pour elle de choisir une queen à éliminer en se basant seulement sur cette épreuve. Elle annonce alors trois lip-syncs consécutifs : deux premiers et un dernier au cours duquel s'affronteront les perdantes des deux autres. Si cette petite altération des règles s'apparente à du jamais-vu dans l'histoire de Drag Race, l'effet de surprise se dissipe vite.

De manière purement subjective, Soa de Muse me semblait la plus faible cette semaine sur le Maxi Challenge : les finitions de son outfit ne paraissaient pas abouties, son make-up pas au niveau des autres queens et, en prime, il est assez usant de la voir constamment miser sur des robes courtes. Oui, sa silhouette, avec ses jambes élancées et son booty de choc, est un atout. Mais à trop l'utiliser, il perd de sa valeur. Alors on se dit surtout que ce changement de règlement, c'est surtout une occasion non seulement de meubler l'épisode, mais aussi de mettre à mal Lolita Banana, dont l'inéluctable élimination était pressentie par bon nombre de fans sur les réseaux sociaux, et ce depuis déjà plusieurs épisodes.

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Crédit photo : France.tv Slash

Par chance, la fin de l'épisode est moins dramatique que celle du précédent. Après un playback sur "La Grenade" de Clara Luciani – un choix qui laisse perplexe mais pourquoi pas –, Lolita Banana s'en va la tête haute, non sans entendre un énième "énergie mexicaine" de la bouche de Daphné Bürki. Décidément. Dans cette première saison hyper bienveillante et inclusive, il n'y a que Lolita Banana qui ait eu à essuyer des clichés sur ses origines. Au vu de sa trajectoire pour le moins agitée au fil de l'émission, la drag queen peut toutefois se targuer d'être l'une des candidates les plus emblématiques. Et si elle part aux portes de la finale, c'est sans jamais avoir baisser les bras face aux difficultés. Un grand respect.

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Crédit photo : France.tv Slash