[Notre interview sexo de l'été est à retrouver dans le magazine têtu· en kiosques] On les aime, on les lèche, on les pince et les mordille… La meilleure façon de céder aux tétons, c'est de les titiller, parole d'adepte.
Photographie : Maxime Muller
- Ta zone érogène, c’est les tétons. À quel point sont-ils sensibles ?
Un vêtement trop près du corps peut suffire à me procurer des sensations. Mais ce n’est pas qu’une zone érogène : rien que de discerner les tétons d’un homme sous une chemise ou un t-shirt peut m’émouvoir. Ça suffit pour que je me fasse tout un film dans ma tête. Un long-métrage ! (Rires.)
- La simple vue d’un téton peut vraiment suffire à t’exciter ?
Pas plus tard que ce matin, à la salle de sport, j’ai aperçu à travers les barrières de l’escalier un torse masculin, en débardeur, avec de jolis pecs et de jolis tétons. Quand j’ai vu le reste du corps, j’étais moins conquis. Mais cette zone-là, ça m’a rendu tout chose.
- Un rapport sexuel sans passage par les tétons, c’est impossible pour toi ?
Je suis déjà tombé sur des partenaires qui n’y prêtaient pas assez attention, ou d’autres qui ne s’imaginaient pas que ça puisse être autant une source de plaisir. Pire, il y a des mecs totalement insensibles des tétons. Ça me fascine ! Tu peux sucer, mordiller, pincer… zéro sensation. Comment est-ce possible ?!
- Quand as-tu réalisé que tu aimais ça ?
Lors de mon premier rapport sexuel en intérieur. (Rires.) Je me suis rendu compte que si on effleurait mes tétons, j’éprouvais une sensation folle. Aujourd’hui, j’aime dire que c’est mon point de démarrage, ma porte vers le paradis.
- Tu n’avais jamais essayé tout seul avant ?
Ça ne m’avait même jamais effleuré l’esprit. Pourtant, petit déjà, il y avait des indices : quand je regardais à la télé les shows de Maritie et Gilbert Carpentier et que je voyais les danseurs, je ne pouvais pas m’empêcher de regarder leur torse. Ça suffisait à m’exciter.
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- Et donc, comment on doit s’en occuper ?
Avec les lèvres, les dents, les doigts… Tout peut procurer du plaisir tant que c’est fait avec soin, et selon le niveau de désir ou de douleur attendu par l’autre. Il faut surtout que ce soit progressif. Ça m’est déjà arrivé de tomber sur de nouveaux partenaires qui, parce qu’ils voient mes gros tétons, se mettent à tirer dessus comme des bourrins. Ça, c’est non ! Comme tous les organes sensibles, il y a quand même un protocole à suivre. (Rires.) Mais c’est surtout la porte à plus. Dans le sexe, il faut que tout mon corps soit impliqué. Si on me dit “je n’aime que ci” ou “je n’aime que ça”, ce n’est pas pour moi. Je ne suis pas un magasin de pièces détachées. Pour moi, c’est du full body.
- Comment abordes-tu le sujet avec de nouveaux partenaires ?
Je n’ai pas besoin d’en parler, ils le voient tout de suite ! On peut dire que j’ai le téton assez exubérant ! (Rires.) En plus, n’ayant que des partenaires de mon âge qui sont assez expérimentés, je ne fais que rarement face à des néophytes – même s’il peut y avoir des hommes de 50 ans pour qui c’est la première fois.
- Tu utilises des accessoires ?
C’est un bonus bienvenu dans le jeu ! Il y a les pince-tétons, les pompes à tétons, les poids que tu mets sur les tétons pour les étirer…
- Et la douleur ? Un peu, passionnément, pas du tout ?
Chez moi, c’est quand la douleur arrive que le plaisir se casse. Je déteste avoir mal. De même, hors de question de tester l’électrostimulation : je sais déjà que ce n’est pas pour moi. Je frémis quand je pense aux piercings. Un de mes potes s’est fait percer le téton et il a perdu toute sensibilité. C’est terrible. J’ai déjà expérimenté la cire mais ça ne m’a pas procuré plus de plaisir que ça. En revanche, quand on frotte un glaçon sur les tétons, c’est très agréable. Comme quoi, le froid peut donner chaud.
- Ton partenaire régulier, il sait en prendre soin ?
C’est devenu un incontournable pour lui aussi depuis que je lui ai fait découvrir cet univers. Comme quoi, toutes les “thérapies de conversion” ne sont pas mauvaises, on peut aussi convertir au plaisir ! (Rires.) Aucune de nos parties de sexe ne se fait désormais sans les tétons.
- Cette passion tétons, ça t’a amené à explorer d’autres kinks ?
C’est clairement grâce au plaisir ressenti via les tétons que je suis allé vers d’autres pratiques sexuelles que je ne m’imaginais jamais tester au départ. J’ai commencé comme beaucoup par la sodomie, mais sont ensuite arrivés les plaisirs du fist, du bondage, du travail des couilles… Je me suis dit que si j’avais une hypersensibilité des tétons, pourquoi ce ne serait pas le cas avec d’autres zones de mon corps ?
- On t’a déjà fait sentir honteux par rapport à ce fétichisme ?
Je n’ai jamais ressenti de honte. Jamais. Comme je n’ai jamais eu honte de mon orientation sexuelle. Les styles vestimentaires ont aussi beaucoup évolué, et il y a des périodes où les chemises se portaient très près du corps et où mes tétons se voyaient beaucoup. Les regards ne me posaient aucun problème. Certains faisaient des petites réflexions mais ça ne me faisait ni chaud ni froid. Quoique… certaines me donnaient plutôt chaud !
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