Pour justifier son absence au match de ce samedi 17 mai contre Montpellier, rencontre consacrée à la lutte contre l'homophobie, l'attaquant égyptien du FC Nantes Mostafa Mohamed s'est fendu d'un message public qui n'hésite pas à invoquer la "diversité" et le "vivre ensemble"…
"Je ne participerai pas au Match Nantes-Montpellier ce samedi." En cette veille de 17 mai, l'attaquant égyptien du FC Nantes Mostafa Mohamed a jugé utile de justifier son refus de participer à la rencontre qui sera placée samedi soir sous le signe de la Journée internationale de lutte contre l'homophobie, la transphobie et la biphobie (IDAHOBIT). L'attaquant international n'en est pas à son coup d'essai puisque cela fait trois ans qu'il refuse de prendre part à la journée où l'élite du football français dénonce les violences et la discrimination contre les homosexuels.
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Dans un message publié en story sur son compte Instagram, en arabe puis en français, le joueur de 27 ans invoque d'abord les raisons de son refus : "Certaines valeurs profondément ancrées, liées à mes origines et à ma foi, rendent ma participation à cette initiative difficile." Mais il ne faudrait y voir "ni rejet ni jugement", assure-t-il, invoquant carrément les valeurs de tolérance pour en appeler à notre compréhension : "Vivre ensemble, c'est aussi reconnaître que cette diversité peut s'exprimer de manière différente selon les personnes."
Mostafa Mohamed sanctionné par son club
"Face à la montée des haines, refuser ce brassard, c’est refuser de se mobiliser. Des sanctions doivent être prises pour que le football soit un espace d’inclusion, et non de division", a dénoncé sur X (Twitter) Mathias Ott, délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT+ (Dilcrah).
Le forfait de Mohamed est d'autant plus préjudiciable au FC Nantes que les Canaris n'ont pas encore assuré leur maintien en Ligue 1. En raison de cette absence annoncée, son club a décidé de le sanctionner financièrement, sans préciser le montant. Une source proche du club a indiqué à l'Agence France Presse (AFP) que l'argent serait reversé à une association qui n'a pas encore été choisie. En 2023, Mostafa Mohamed avait déjà été sanctionné financièrement pour avoir refusé de participer à cette action, et l'argent récolté avait été reversé à SOS homophobie.
L'avant-centre n'est pas le seul joueur à avoir refusé de jouer ou protesté contre la journée de lutte contre l'homophobie. En 2024, la LFP avait suspendu pour quatre matches le milieu de terrain malien de l'AS Monaco, Mohamed Camara, parce qu'il avait masqué le logo de l'opération sur son maillot avec du sparadrap. Le joueur avait reçu le soutien de personnalités maliennes et de nombreux compatriotes, au nom du respect des convictions personnelles et religieuses.
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Crédit Photo : Damien Meyer / AFP