Si le soleil a rendez-vous avec vos lunes cet été, pensez à bien protéger votre peau, c'est un capital fragile !
Illustration : Laura Passalacqua pour têtu·
Les cancers de la peau sont en augmentation constante depuis les années 1990 en France. Or, des médecins spécialisés en santé communautaire alertent : il semblerait que la communauté gay, en adepte du naturisme, y soit particulièrement exposée, ayant pris de mauvaises habitudes en termes de prévention. Alors cet été, on se tartine de crème solaire et on remet les casquettes !
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“Le soleil émet un rayonnement invisible susceptible d’interagir avec les cellules de la peau, les ultraviolets (UV). Ces derniers participent au vieillissement cutané et, du fait des dommages qu’ils induisent sur l’ADN, sont responsables de la majorité des cancers de la peau”, rappelle le Dr Reyhan Amode, dermatologue à Paris. Évidemment, plus on s'expose au soleil, plus le risque est élevé. “Il y a aussi des facteurs de risque génétiques, nous sommes inégaux face au cancer”, précise le médecin. En effet, plus la pigmentation naturelle est claire, moins la peau est protégée par la mélanine, qui agit comme un photoprotecteur (rappelons que le bronzage correspond à une augmentation du contenu en mélanine de la peau, ce qui est avant tout un mécanisme de défense). Apparaît alors l’inélégant coup de soleil, qui peut dégénérer jusqu’à une authentique brûlure.
Sortez couvert
Sachez toutefois que non, il n’existe pas de moyen efficace de “préparer” votre peau au soleil. Alors, oubliez les gélules au bêtacarotène et plus encore les séances d’exposition préparatoires, explique le Dr Reyhan Amode : “Les compléments alimentaires apportent une protection négligeable ; et comme le risque dépend de la quantité d’UV reçus, il est dommageable de s’exposer en prévision d’une situation à risque ultérieure.” Le recours aux cabines de bronzage est une pire idée encore : les UV artificiels sont des cancérigènes certains. Si vous voulez tricher sur votre hâle, préférez un autobronzant, en gardant en tête qu’il ne protège pas des rayons du soleil.
La seule manière de se prémunir efficacement tient en deux piliers : horaires d’exposition et protection. “La quantité d’UV reçue dépend de l’heure, et son maximum est atteint entre 11h et 16h. Privilégiez le début de matinée et la fin de l’après-midi pour les activités qui exposent la peau”, détaille le Dr Reyhan Amode, qui souligne que les vêtements et chapeaux sont la meilleure des protections. Il existe d’ailleurs des textiles techniques anti-UV adaptés à une large gamme d’activités en extérieur comme la rando ou le vélo. Sur le visage et les zones découvertes du corps (y compris les parties intimes pour les adeptes du naturisme), l’usage d’une crème solaire est indispensable aux horaires à risque. “Il faut choisir une crème avec un SPF50, renouveler son application toutes les deux heures et après chaque baignade/essuyage, précise le dermatologue. Le choix des textures se fait en fonction des usages. Les sticks, par exemple, ont une meilleure tenue pour les activités aquatiques et conviennent à de petites surfaces d’application.” La précocité des coups de soleil étant un facteur de risque connu de mélanome à l’âge adulte, il convient d’être particulièrement vigilant sur la protection des enfants – pensez-y si vous êtes parents !
Le cancer, ça se dépiste
L’application de ces conseils vous permettra de réduire le risque de développer un cancer cutané, mais n’oubliez pas de vous faire dépister car, et c'est valable pour tous les cancers, plus il est détecté tôt, plus il est traité facilement. Alors si vous avez la peau claire, que vous présentez des taches brunes témoignant d’un épuisement du capital solaire, que vous avez des antécédents familiaux de cancer cutané, et/ou que vous avez pris de nombreux coups de soleil pendant l’enfance, pensez à vous faire dépister régulièrement par votre dermatologue. Apprenez aussi l’auto-surveillance de vos grains de beauté devant un miroir. Quatre indices “ABCD” doivent vous faire penser à consulter : une Asymétrie, des Bords irréguliers, une Couleur hétérogène, un Diamètre qui grossit.
En cas de mélanome, “à un stade précoce, la chirurgie suffit à guérir”, rassure le DrReyhan Amode. Mais si le cancer a évolué, “il y a un risque d’atteinte ganglionnaire et métastatique à distance nécessitant le recours à un traitement systémique comme une immunothérapie”. Car le cancer cutané, dès lors qu’il n’est plus localisé, peut être mortel. Alors, comme d’habitude en matière de santé : on ne met pas la tête dans le sable, et on agit sans paniquer, en adulte responsable.
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