santéCanicule + consommation de drogue : attention à la surchauffe !

Par Laure Dasinieres le 25/06/2025
chaleur

Il fait chaud, très chaud, et en plus ce week-end c'est la Pride. Mais attention : les risques liés à la consommation de drogues augmentent considérablement avec l'envolée des températures. Conseils de canicule pour passer l'été en sécurité.

Le mercure s'emballe, les vêtements tombent, les corps se rapprochent… C'est l'été ! Mais quand les fortes chaleurs rencontrent l'usage festif ou sexuel de drogue, le risque grimpe lui aussi en flèche. Alors que Météo France annonce un nouveau week-end au-dessus des 30°C, c'est l'occasion de rappeler que canicule et produits ne font pas bon ménage.

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Quand la température monte, les fonctions naturelles de thermorégulation, c'est-à-dire la capacité du corps à maintenir sa température autour de 37°C, sont fortement sollicitées. Et certaines substances les perturbent profondément. C'est le cas notamment de la MDMA (ecstasy), de la méphédrone (4-MMC), de la cocaïne ou des amphétamines, qui augmentent le taux de sérotonine dans le cerveau et peuvent entraîner une élévation significative de la température corporelle. Résultat : le corps peine à évacuer l'excès de chaleur, ce qui peut mener à une surchauffe rapide. D'autres produits comme les neuroleptiques (quétiapine) ou les opiacés (tramadol, morphine, DXM) freinent cette évacuation thermique en agissant sur le système nerveux autonome. Le danger est alors double.

Complications de santé

La première complication qui peut advenir est le syndrome d'épuisement-déshydratation, fréquent mais sous-estimé. Il se manifeste par des maux de tête, des nausées, une sensation de faiblesse, des vertiges, des crampes musculaires ou une baisse de tension. Si ces symptômes apparaissent, il est important de cesser toute activité, de s'hydrater, de se mettre au repos dans un lieu frais, si possible en se faisant accompagner par une personne de confiance.

La deuxième complication à prévenir, plus rare mais bien plus grave, est le coup de chaleur. Il s'agit d'une élévation brutale de la température corporelle au-delà de 40°C, associée à des troubles neurologiques sévères : confusion, hallucinations, convulsions, voire coma. C'est une urgence médicale absolue, qui nécessite d'appeler immédiatement les secours (15 ou 112).

Certains produits voient par ailleurs leurs effets modifiés par la chaleur, comme le GHB, souvent utilisé en contexte de chemsex. Déjà difficile à doser en temps normal, il devient encore plus imprévisible lorsqu'il fait chaud : la même quantité peut provoquer des effets amplifiés, voire une perte de connaissance. Le risque de surdose est particulièrement élevé en cas de consommation associée d'autres produits, surtout s'il y a aussi de l'alcool (mélange à proscrire) ou des stimulants.

De l'eau, de l'eau…

Quelques gestes simples mais essentiels peuvent permettre de réduire les risques. Avant tout, il s'agit évidemment de s'hydrater régulièrement – avec de l'eau, éventuellement des boissons électrolytiques, mais pas d'alcool –, de faire des pauses au frais, de ne pas consommer en solo, de ne pas augmenter les doses trop vite et d'éviter les mélanges à risques, notamment le trio dangereux GHB + alcool + stimulants.

Il est également utile – c'est valable tout le temps – de connaître les produits que l'on consomme : leur composition, de manière quantitative et qualitative, et leurs effets attendus. Le site Analyse ton prod liste les lieux où faire tester ses substances gratuitement et anonymement. Des espaces de discussion, par exemple sur les forums Psychoactif ou Psychonaut, apportent aussi des conseils concrets de réduction des risques.

Enfin, il ne faut pas hésiter à parler de ce que l'on prend, à ses partenaires ou à ses amis : pouvoir compter sur quelqu'un, en cas de besoin, peut faire toute la différence.

Chaleur + drogues = vigilance maximale. Prendre soin de soi et des autres, c'est aussi ça, la culture queer !

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