Le président de la commission européenne, Jean-Claude Juncker souhaiterait empêcher une initiative citoyenne européenne (ICE) qui cherche à rendre le mariage pour tous illégal.
Destiné, à l'origine à faire, entrer plus de démocratie dans le fonctionnement des institutions de l'UE, l'ICE a été utilisée par des anti-mariage pour tous qui souhaitent redéfinir le mariage comme étant « strictement hétérosexuel. » Selon les informations relayées par le quotidien britannique The Telegraph, certains dirigeants de l'Union sont inquiets car, selon eux, cette mesure pourrait en réalité "stimuler l'euroscepticisme" et avoir des "conséquences politiques négatives pour le projet commun européen."
Un papa, une maman...
En effet, il y a quelques semaines, certains groupes de pression chrétiens ont profité du système de l'ICE pour proposer un texte qui interdirait le mariage entre personnes de même sexe. Intitulée Mum, Dad, and Kids, l'initiative a été voulue par un "comité citoyen", dont fait partie, entre autre, Ludovine de la Rochère, ex-égérie de la Manif Pour Tous.
Révision lors d'une prochaine réunion
Lors d'une réunion de la Commission européenne, l'entourage de M. Juncker s'est inquiété de cette initiative citoyenne, qui pourrait être utilisée pour faire passer des lois portant sur des sujets "controversés et à forte charge émotionnelle". Le président Juncker s'est prononcé en faveur d'une révision de l'initiative lors d'une prochaine réunion de la Commission, qui devrait se tenir en début d'année.
Paul Moynan, membre du comité citoyen Mum, Dad and Kids à déclaré à ce sujet :
"Il est regrettable et antidémocratique que la Commission semble en vouloir à toute initiative qui ne correspond pas à leur agenda politique"
Les ICE en danger ?
Selon la législation en vigueur, l'UE devrait considérer la proposition de loi sur le mariage, uniquement si la pétition recueille un million de voix en provenance d'au moins sept pays membres. A l'heure actuelle, alors que la Commission européenne a enregistré l'initiative anti-mariage, le comité qui en est à l'origine dispose d'un peu moins d'un an pour obtenir les signatures nécessaires. Si toutefois l'initiative se retrouve bloquée par la Commission, c'est tout le système des ICE qui pourrait en pâtir.