Jérémy habite à Saint-Gilles-Pligeaux, petit village des Côtes-d'Armor, entouré de ses poules, son lapin, son chat et ses moutons. Si son amoureux vit à 90 km, le jeune vendeur en animalerie n'imagine pas quitter l'endroit où il a grandi et où il est bien accepté.
"Mes parents sont agriculteurs et j'ai toujours été entouré de champs et d'animaux. Même mes jouets d'enfant étaient des tracteurs et des petits moutons en plastique ! Mon petit village de 200 habitants m'offre la possibilité de faire très facilement des promenades dans la nature. C'est une source de détente et de bien-être pour moi et je n'ai jamais eu envie d'aller vivre ailleurs.
Un amour à distance
C'est vrai qu'il peut être compliqué de rencontrer des garçons dans mon coin. Les premières villes importantes sont situées à 40 km, mais Internet peut faire des miracles ! En 2011, j'y ai connu Jean-François, un garçon qui vit au bord de la mer, à presque cent bornes de Saint-Gilles. Chez lui, les paysages sont très différents et les animaux presque absents. Nous avons failli nous installer ensemble dans sa maison car j'avais une opportunité de travail, mais la peur de tourner en rond comme une bourrique l'a emporté ! J'ai finalement fait le choix d'un amour à distance pour rester dans mon village.
Un rêve de maison
Il y a deux ans, j'ai acheté une maison en pierre avec poutres apparentes, après avoir renoncé à l'idée de m'installer dans le lotissement de la commune. Mon terrain est agrémenté d'un parterre de fleurs et entouré des prés et des vaches appartenant à mes parents.... le tout à plus de 200 mètres des premiers voisins. Je peux tondre, bricoler et inviter qui je veux sans me soucier du bruit ! Ma maison abrite un chat, un lapin, deux aquariums, des poules et des oiseaux en volière. Jean-François a parfois un peu de mal avec tous ces animaux, mais il apprécie quand même les week-ends qu'il passe chez moi.
Pas le seul gay
À la campagne, la solidarité existe à tous les niveaux. Les agriculteurs s'entraident et il y a toujours un villageois pour venir arroser ou surveiller la maison en cas d'absence. Je contribue moi-même à l'animation de ma commune en étant secrétaire du comité des fêtes et en aidant à l'organisation des repas de la société de chasse. L'homosexualité est plutôt bien acceptée. Même s'il ne me viendrait pas à l'idée d'embrasser mon copain en public, je n'hésite pas à venir en couple aux fêtes du village, comme au réveillon du nouvel an par exemple. Il faut dire que la commune compte trois couples gays déclarés.
Allergique à Paris
Il m'est arrivé de douter de mon choix de vie, notamment lorsque j'étais célibataire. Mais je ne vois franchement pas ce que je ferais à Paris, au milieu des bouchons et du bruit ! Même si la majorité des homosexuels vit en ville, je n'ai jamais voulu jouer à être celui que je ne suis pas. La campagne est vitale pour moi, je l'assume. Les animaux ne me jugent pas et j'aimerais qu'il en soit de même pour tous les humains... "
Christophe Bougnot
"Mes parents sont agriculteurs et j'ai toujours été entouré de champs et d'animaux. Même mes jouets d'enfant étaient des tracteurs et des petits moutons en plastique ! Mon petit village de 200 habitants m'offre la possibilité de faire très facilement des promenades dans la nature. C'est une source de détente et de bien-être pour moi et je n'ai jamais eu envie d'aller vivre ailleurs.
Un amour à distance
C'est vrai qu'il peut être compliqué de rencontrer des garçons dans mon coin. Les premières villes importantes sont situées à 40 km, mais Internet peut faire des miracles ! En 2011, j'y ai connu Jean-François, un garçon qui vit au bord de la mer, à presque cent bornes de Saint-Gilles. Chez lui, les paysages sont très différents et les animaux presque absents. Nous avons failli nous installer ensemble dans sa maison car j'avais une opportunité de travail, mais la peur de tourner en rond comme une bourrique l'a emporté ! J'ai finalement fait le choix d'un amour à distance pour rester dans mon village.
Un rêve de maison
Il y a deux ans, j'ai acheté une maison en pierre avec poutres apparentes, après avoir renoncé à l'idée de m'installer dans le lotissement de la commune. Mon terrain est agrémenté d'un parterre de fleurs et entouré des prés et des vaches appartenant à mes parents.... le tout à plus de 200 mètres des premiers voisins. Je peux tondre, bricoler et inviter qui je veux sans me soucier du bruit ! Ma maison abrite un chat, un lapin, deux aquariums, des poules et des oiseaux en volière. Jean-François a parfois un peu de mal avec tous ces animaux, mais il apprécie quand même les week-ends qu'il passe chez moi.
Pas le seul gay
À la campagne, la solidarité existe à tous les niveaux. Les agriculteurs s'entraident et il y a toujours un villageois pour venir arroser ou surveiller la maison en cas d'absence. Je contribue moi-même à l'animation de ma commune en étant secrétaire du comité des fêtes et en aidant à l'organisation des repas de la société de chasse. L'homosexualité est plutôt bien acceptée. Même s'il ne me viendrait pas à l'idée d'embrasser mon copain en public, je n'hésite pas à venir en couple aux fêtes du village, comme au réveillon du nouvel an par exemple. Il faut dire que la commune compte trois couples gays déclarés.
Allergique à Paris
Il m'est arrivé de douter de mon choix de vie, notamment lorsque j'étais célibataire. Mais je ne vois franchement pas ce que je ferais à Paris, au milieu des bouchons et du bruit ! Même si la majorité des homosexuels vit en ville, je n'ai jamais voulu jouer à être celui que je ne suis pas. La campagne est vitale pour moi, je l'assume. Les animaux ne me jugent pas et j'aimerais qu'il en soit de même pour tous les humains... "
Christophe Bougnot