Onze groupes LGBT ne pourront pas participer à un congrès des Nations-Unies sur le sida suite à l’objection de l’Organisation de la coopération islamique ; l’Union européenne et les États-Unis contestent cette décision.
Mardi 17 mai, à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie (IDAHOT), les Nations Unies ont décidé d’annuler la participation d’une dizaine d’ONG à un congrès portant sur le VIH et l’accélération des mesures afin de mettre fin à l’épidémie d’ici 2030. Or d’après Samantha Power, l’ambassadrice des États-Unis aux Nations Unies, ces groupes "semblent avoir été sélectionnés pour leur engagement au profit de la communauté LGBTI (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres, intersexe), transgenre ou des jeunes", à l'instar de l'organisation américaine Global Action for Trans Equality.
L’ambassadeur de l’Union européenne aux Nations-Unies, Joao Vale de Almeida, a relevé que ces ONG avaient ainsi été retirées de la liste des participants au congrès suite à l’objection de certains pays membres, sans consultation des autres États membres. D’après l’AFP, c’est l’Egypte qui aurait exigé que onze ONG soient exclues dudit congrès, dans une lettre adressée au nom de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), laquelle représente 51 pays musulmans.
Une décision préjudiciable à la lutte contre le VIH et à la crédibilité de l'ONU
Cette objection est contestée par l’Union européenne, les États-Unis et le Canada. Dans un courrier adressé à Mogens Lykketoft, le président de l’Assemblée générale de l’ONU, Samantha Power a même exigé que ces groupes puissent participer à la conférence qui se tiendra du 8 au 10 juin :
Étant donné que les personnes transgenres ont 49 fois plus de probabilité de vivre avec le VIH que la population en général, leur exclusion d’une réunion à haut niveau ne fera qu’entraver les progrès mondiaux pour combattre l’épidémie du VIH/sida.
L’ambassadrice américaine a également souligné que ce "mouvement pour bloquer la participation des ONG pour motifs fallacieux ou cachés devient épidémique et endommage gravement la crédibilité de l’ONU".
En effet, la Russie avait déjà contesté en 2014 les avantages accordés aux membres du personnel de l’ONU mariés à un conjoint de même sexe ; elle avait été soutenue dans sa démarche par la Chine, le Pakistan, et l’Arabie Saoudite.
En février dernier, ce sont les 54 membres du groupe Africain de l’ONU, l’OCI, et la coalition des « Amis de la famille » (comptant notamment l’Egypte et le Qatar), qui avaient protesté contre la création de six timbres de l’ONU représentant des couples de même sexe.