Le 3 juin, la conseillère départementale Marie-Claude Farcy était l’invitée de Bénédicte Dupont sur France Bleu Toulouse ; elle y a raconté le coming-out de son fils.
Marie-Claude Farcy est élue au conseil départemental de Haute-Garonne, conseillère départementale du canton de Toulouse-8 dans le département de la Haute-Garonne. Vendredi 3 juin, elle était invitée sur le plateau de la matinale de France Bleu, à la veille de la Marche des fiertés de Toulouse qui s’est tenue le 4 juin, pour témoigner en tant que mère du coming-out de son fils.
Un jour mon fils - qui était plutôt fatigué ce jour-là - m’a fait comprendre que le bracelet qu’il avait au poignet, ça n’était pas une copine qui le lui avait offert, c’était un garçon. C’était sa façon de me dire qu’en effet il préférait les garçons (…) et qu’il était donc homosexuel.
"Ce n'est pas parce qu'on a des parents aimants qu'on arrive à dévoiler son homosexualité"
Le fils de Marie-Claude Farcy, le dernier d’une fratrie de trois enfants, est âgé d’une vingtaine d’années lorsqu’il annonce à sa mère qu’il est gay, il y a cinq ans, comme elle s’en confie sur les ondes de France Bleu :
Ce n’est pas simple. Ce n’est parce qu’on a des parents aimants qu’on arrive à dévoiler son homosexualité à ses propres parents. C’est ça qui m’a énormément bouleversé.
Il faudra une année supplémentaire à son fils pour en parler à son père ; une situation difficile pour Marie-Claude Farcy qui a dû rester dans le silence :
Je ne voulais pas le trahir, et en même temps je ne voulais pas mentir à mon mari. (…) Pour lui c’était un aveu. C’était quelque chose de compliqué à dire.
Elle explique à Bénédicte Dupont qu’elle a encouragé son fils à sortir du placard, mais que c’est finalement l’intervention du médecin de famille qui l’a poussé à parler :
C’est notre médecin traitant qui lui a dit « si tu vas si bien, si tu es homosexuel, fais-le ». Donc en fait, les mêmes mots [que j’utilisais] ont été utilisés par un médecin. Comme quoi c’est important aussi l’entourage, la famille ne suffit pas parfois. (...) Du coup il a pris son propre courage à deux mains, il s’est précipité vers son père, et il a fini par lui dire « papa, je suis homosexuel ».
"Tout parent que nous sommes, nous projetons quelque chose"
Une révélation à laquelle son père a très bien réagi puisque Marie-Claude Farcy raconte qu’il a tout simplement répondu : « bah oui, je m’en doutais un petit peu ». Un évènement qui fait regretter à cette conseillère départementale que l’homosexualité soit toujours un « tabou » au sein de certaines familles, alors qu’elle n'est que le reflet de la diversité :
Je pense que tout parent que nous sommes, nous projetons quelque chose. Nous imaginons des enfants magiques vous savez, un enfant merveilleux qui n’a aucun souci, qui fera de belles études, qui sera poli, qui sera gentil, qui sera aimable… et qui sera hétérosexuel, comme papa et maman, comme ses frères et sœurs. Et la réalité c’est pas ça.
La réalité c’est que les enfants sont pénibles, ne rangent pas leur chambre, répondent, ne travaillent pas toujours très bien à l’école, ne font pas les études que nous pourrions rêver ou alors arrêtent en pleines études… Voilà, c’est pas ça la réalité. La réalité elle est complexe, elle est comme nous.
Depuis le coming-out de son fils, Marie-Claude Farcy s’est engagée personnellement contre l’homophobie. Elle est notamment bénévole pour l’association Le Refuge qui accueille des jeunes exclus de chez eux à cause de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre.
Aller dans la rue pour dire "c'est quelque chose de normal"
Interrogée par Bénédicte Dupont sur la Gay Pride et ses détracteurs, elle rappelle également l’importance de préserver ce type de manifestation :
Il n’y a pas besoin d’être homosexuel pour aller à la Marche des fiertés en effet, il y a pas besoin d’être ni hétéro ni homo c’est pas comme ça que ça se passe. (…) Par contre il y a des jeunes comme ceux du Refuge qui sont contents et soulagés de voir qu’il y a des adultes homos, hétéros, ou trans qui sont en capacité d’aller dans la rue, et de dire « c’est quelque chose qui est normal ».
Samedi 4 juin, la ville rose a accueilli la Marche des fiertés lesbiennes, gay, bi et trans, avancée à cause de l'Euro 2016. A cette occasion, plusieurs milliers de personnes se sont élancées depuis le Capitole pour marquer leur engagement en faveur de la tolérance et de l’acceptation.
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Crédit photo couverture Twitter/@MCFLaunaguet