François Fillon est en campagne pour les primaires présidentielles de la droite et hier il a exprimé son souhait de réécrire la loi Taubira pour fermer l'adoption plénière aux couples homosexuels.
« Je pense qu’il est souhaitable d’un enfant ait, autant que possible, un père et une mère » expliquait hier François Fillon à La Croix, rappelant tristement des slogans portés par des drapeaux roses et bleus il y a quelques années. Non non, nous ne sommes pas retournés à l’heure des débats sur le « mariage pour tous », nous sommes bien en 2016. Et pourtant, le candidat aux primaires de la droite n’hésite pas à remettre en cause le principe même de l’homoparentalité et les acquis de la loi Taubira vis-à-vis de l’adoption.
Interviewé par le journal chrétien, le député LR a ainsi répété son souhait de réécrire cette dernière en réexaminant les « règles concernant la filiation » :
Je sais que le monde d’aujourd’hui amène à une grande diversité de situations. Je sais aussi que des couples homosexuels accueillent des enfants avec amour. Mais il ne me paraît pas légitime que la loi permette de considérer qu’un enfant est fils ou fille, de manière exclusive, de deux parents du même sexe.
A cet effet, il argue que la « filiation au sens biologique du terme » ne doit « plus pouvoir être effacée » par une adoption plénière (distincte d'une adoption simple où l'adopté conserve tous ses liens avec sa famille d'origine). Pourtant, dans le cas d’une adoption plénière réalisée par un couple hétérosexuel, la « filiation biologique » de l’enfant est également remplacée au profit de celle des parents adoptants.
Une position ambiguë
La Croix n’a d’ailleurs pas manqué d’interroger le candidat sur le caractère discriminatoire d’une telle révision, mais celui-ci a balayé cette accusation. Selon lui, une telle différence de traitement est en effet justifiable car « au regard de la filiation biologique, ces couples sont dans une situation différentes »... Soit une nouvelle manière de complexifier l'accès à la parentalité pour les couples homosexuels.
François Fillon a également profité de l’interview pour rappeler sa ferme opposition à l’ouverture de la procréation médicalement assistée aux couples de femmes, femmes célibataires et ménopausée car d’après lui « le désir d’enfant ne peut pas être transformé en droit à l’enfant » et parce qu'« avoir un enfant est un don de la vie » qui « ne peut avoir une finalité centrée sur soi ».
Néanmoins, et malgré ces positions conservatrices, le député LR estime qu’une abrogation de la loi Taubira est impossible et ne souhaite pas une réécriture à caractère rétroactif, tout comme il ne remet pas en cause le mariage entre personnes de même sexe.
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