Hier, grâce à une courte majorité, les Nations Unies ont voté la création d’un poste spécialisé dans la protection des personnes LGBT à travers le monde.
C’est une étape importante mais obtenue de justesse. Comme nous vous l’informions récemment, le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies basé à Genève s’apprêtait à voter une résolution portée par sept pays d’Amérique latine – l’Argentine, le Brésil, la Colombie, le Chili, le Costa Rica, le Mexique et l’Uruguay – pour la création d’un poste chargé de défendre la communauté LGBT à travers le monde et de garantir les droits des personnes lesbiennes, gay, bi et trans.
Des résultats serrés
Hier, au dernier jour de juin, cette création a été validée grâce à une courte majorité : sur les 47 membres tournants du Conseil, 23 nations ont voté « oui » à la résolution, tandis que 18 pays s’y sont opposés et 6 se sont abstenus. Parmi les nations favorables à ce poste figurent principalement des pays d’Europe et d’Amérique latine ; les États-Unis ne siégeaient pas au Conseil lors du vote.
À l’inverse, la Russie a voté contre la création du poste, tout comme le Pakistan qui menait l’opposition à cette résolution au nom de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) ; le pays a notamment clamé la « sensibilité religieuse » et s’est opposé à l’imposition de « concepts ou notions ayant trait aux questions sociales, y compris la conduite individuelle privée ». Au sein de l’OCI, seul l’Albanie a voté pour cette résolution qui inscrira les droits LGBT au sein des préoccupations des droits de l’homme. Enfin, l’Inde, l’Afrique du Sud, les Philippines et d'autres se sont abstenues.
Vers davantage de discussion et de coopération
Grâce aux résultats du vote, les Nations Unies accueilleront donc un « expert indépendant » chargé d’identifier les causes profondes de la violence et des discriminations motivées par l’identité de genre et l’orientation sexuelle. Son rôle sera ensuite de discuter avec les gouvernements afin d’améliorer la protection des personnes LGBT sur leur sol. Les États membres des Nations Unies devront coopérer avec cet expert, faciliter ses visites et examiner toutes les recommandations qu’il formulera. Rappelons à cet effet que l’homosexualité est toujours illégale dans plus de 70 pays, et même considérée comme un crime capital dans 10 d’entre eux.
Cette création de poste à l’Organisation des Nations Unies (ONU) apparaît ainsi comme l’expression la plus manifeste à ce jour de cette rhétorique prononcée par Hillary Clinton en 2011 : « human rights are gay rights, and gay rights are human rights » (les droits LGBT sont des droits de l’homme, et les droits de l’homme sont des droits LGBT).
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