A coup d’actions coup de poing, l’association Gays Against Guns entend peser dans le débat sur le port d’armes aux Etats-Unis après l’attentat d’Orlando et à trois mois des présidentielles.
Un groupe militant est né après l’attentat d’Orlando. Il est constitué, selon leur premier communiqué écrit peu de temps après la tuerie, de « lesbiennes, gays, bis et trans + leurs alliés sans distinction d’orientation sexuelle, de race, de croyance ou de place dans la société ».
Les objectifs de Gays Against Guns (GAG) sont au nombre de cinq. Nous reproduisons ici les mots d'ordre :
- Mettre fin à la convergence menaçante de l’homophobie et d’une politique viciée sur les armes à feu
- Bannir l’accès aux grands magasins d’armes et de fusils d’assaut
- Mettre en place des vérifications plus strictes sur le passé des détenteurs d’armes
- Réparer le vide juridique qui permet de vendre des armes dans des « foires » sans vérifier l’identité de l’acheteur
- Bannir la vente d’armes via internet
Ils expliquent que le motif homophobe de la tuerie d’Orlando les a poussés à s’engager : « Dans les premières heures de ce 12 juin 2016, 49 de nos frères et sœurs sont morts dans une tuerie de masse au club LGBT du Pulse, fondé en mémoire du frère de la gérante, mort du sida en 1991 ». Mais GAG n’occulte pas les autres meurtres de masse aux Etats-Unis en ajoutant qu’ « au cours des 40 dernières années, notre pays a subi en moyenne 19 tueries de masse par an » et en brandissant par exemple les photos d’autres victimes, dont des enfants, lors de leurs actions.
« Vous avez du sang sur les mains »
Depuis le début de l’été, Gays Against Guns s’en est pris à plusieurs acteurs de ce qu’il qualifie de « lobby des armes-à-feu ». Selon eux, « mener des actions est plus efficace que de signer des pétitions, faire du lobbying, des prières ou des minutes de silence ». On les a ainsi vus brandir des pancartes hostiles à la National Rifle Association (NRA) qui se présente comme une association de promotion des armes à feu, très active lors des élections aux Etats-Unis.
GAG se place dans l’héritage d’Act up en organisant fréquemment des die-in, une action qui consiste à s’allonger sur le sol avec les participants à la manifestation. Ils ont ainsi mené à bien un die-in dans le hall et devant le siège de BlackRock, le plus riche gestionnaire d’actifs au monde qui possède des actions dans la filière des armes à feu.
Sur leur page Facebook, l’association annonce qu’elle se réunit dès ce jeudi 25 août pour préparer les prochaines actions.
Un débat américano-américain
Le port d’armes est légal aux Etats-Unis. Il fait même l’objet du deuxième amendement de la Constitution. Le candidat républicain Donald Trump est favorable à leur maintien voire à leur diffusion. N’avait-il pas déclaré, alors que les victimes du Pulse n’avaient pas encore été toutes identifiées, que les clubbers auraient pu se défendre s’ils avaient tous eu une arme sur eux – avant de se rétracter et de prétendre qu’il parlait des vigiles ? Ce sont les mêmes propos que ceux qu’il avait tenus après les attentats de Paris en novembre 2015.
De son côté, Hilary Clinton milite pour une régulation de la vente d’armes en partant du principe que le problème réside dans leur diffusion.
Pour en savoir plus :
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Crédit photo couverture Twitter