Des religieux ont organisé une manifestation dans les rues de Belgrade pour "purifier" la ville après la Pride.
C'est une scène digne du Moyen Âge qui s'est récemment tenue dans les rues de Belgrade. Des prêtres et des soeurs ont défilé dans les rues de la capitale serbe pour les "purifier" après la Marche des fiertés LGBT qui avait lieu dimanche 18 septembre. Les religieux arboraient des portraits de Jésus, des croix et des bannières comme pour "exorciser" les pavés souillés par les derniers participants de la Pride. Ils ont scandés plusieurs slogans tels que "La honte homosexuelle, jamais dans l'espace public" ou encore "Honte sur vous" et "Plus jamais". Et un prêtre interrogé par The Mirror de se demander : "Pourquoi ont-ils besoin de descendre dans la rue et de défiler ? Pourquoi ? Je vous demande pourquoi ? Parce qu'ils veulent recruter et pervertir les générations futures".
Mais plus de peur que de mal : une vidéo montre l'ampleur du rassemblement, soit une dizaine de personnes... Digne des rassemblements anti-avortement de Civitas devant l'hôpital Tenon à Paris. Rassemblements qui devraient, eux aussi, disparaître aussi vite qu'ils sont apparus.
Cette année, la Marche avait rassemblé entre 800 et 900 personnes placées sous la protection de quelques 5.000 policiers. Aucun incident majeur n'a été déploré. C'est la troisième année consécutive que la Pride est organisée dans le pays. En effet, celles de 2011, 2012, et 2013 n'avaient pas été autorisées par les autorités, faute de pouvoir assurer la sécurité des manifestants, après que l'édition 2010 a été entachée par de graves affrontements faisant plus d'une centaine de blessés. Pour vous faire une idée précise - et divertissante à la fois - de l'histoire des Fiertés en Serbie, nous vous recommandons chaleureusement le film Parada de Srdjan Dragojevic.
Malgré l'opposition d'une frange de la société à la visibilité LGBT, notamment chez les chrétiens orthodoxes, la Serbie - réputée pour son conservatisme - semble évoluer sur ces questions de société puisque le gouvernement a récemment nommé une ministre ouvertement lesbienne, une première dans le pays.
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