L'ancien Premier ministre et le député "frondeur" ont tous deux été qualifiés pour le second tour de la primaire de la gauche, dimanche 29 janvier.
Les droits LGBT (PMA, droits des trans, lutte contre l'homophobie notamment) n'ont pas occupé les débats de la primaire de la gauche, mise à part la position singulière d'un François de Rugy sur la gestation pour autrui. Historiquement attentive aux droits des minorités, la gauche, qui a légalisé le mariage pour tous et démédicalisé le changement de sexe à l'état civil, garde l'héritage des promesses tenues par François Hollande au début de son quinquennat et restées lettre morte.
Ce "laissez couler" s'exprime dans les programmes politiques des deux candidats en lice pour le second tour de la primaire de la gauche, pauvres à l'adresse des personnes trans, homosexuelles, bi ou intersexes. Droits des trans inexistants et gestation pour autrui (GPA) renvoyée derrière les lignes du débat, les deux candidats qui se battent pour l'investiture de la Belle Alliance Populaire s'opposent sur la procréation médicalement assistée (PMA) et sur la lutte contre les discriminations.
Deux points de rupture : PMA pour toutes et lutte contre l'homophobie
Benoît Hamon est en effet le seul à proposer une solution concrète contre les "discriminations que subissent encore trop de nos concitoyens en raison de leur sexe, de leur couleur de peau, de leur handicap ou de leur orientation sexuelle." Prônant une République "ouverte" qui "considère que la diversité est une richesse", le député des Yvelines annonce la mise en place d'un nouveau service public de contrôle qui "vérifiera régulièrement les pratiques des structures publiques et privées en matière de discrimination". On peut d'ores et déjà imaginer que cette "brigade de lutte contre les discriminations" s'assurera du traitement équitable des employés, des clients et des usagers dans les entreprises, les écoles, les hôpitaux, etc.
A l'inverse Manuel Valls, dont les LGBT sont absents du programme, ne dénonce pas la discrimination en raison de l'orientation sexuelle ou de l'identité de genre. L'ancien chef de l'exécutif ne se prononce pas non plus en faveur d'une PMA ouverte aux femmes célibataires et aux couples de femmes; il était le seul des sept candidats à la primaire à se montrer si prudent devant une mesure pourtant portée par François Hollande en 2012. Quatre ans plus tard, Manuel Valls se targue de ne pas chercher "à éviter" le sujet, mais ne propose que l'ouverture d'un débat qui devra rencontrer un consensus avant la légalisation de la PMA pour toutes.
Benoît Hamon veut au contraire étendre la procréation médicalement assistée "aux femmes seules et aux couples homosexuels", derrière l'adage #GaucheDesLibertés.
Les deux candidats s'affronteront lors d'un ultime débat télévisé mercredi soir, précédant le vote du dimanche 29 janvier.