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témoignages"Derrière le comptoir de mon sauna gay, tout ce que je vois…"

Par Jérémy Patinier le 31/08/2017
"Derrière le comptoir de mon sauna gay, tout ce que je vois…"

Immersion chez les « impudiques » avec notre collection de témoignages. Des gays acceptent de se livrer sans fausse pudeur. Aujourd’hui, M. nous raconte ses secrets de barman... mais dans un sauna.

C’est l’antre de nos galipettes, l’écrin de nos cabrioles. On s’y perd dans les nuages de fumée à l’odeur de menthe et de rose... ou de poppers. Derrière le comptoir de son sauna, M. voit tout et, parfois, participe même aux échanges de fluides. Nous lui avons demandé de nous raconter ses plus beaux souvenirs...

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J’étais dans une situation financière délicate après avoir été contraint d’arrêter mes études, et j’étais un client régulier avec mon copain (ou sans d’ailleurs) de ce sauna. Un dimanche, j’ai demandé au bar si ça embauchait, sachant que je connaissais un peu le mec qui bosse là depuis quelques années. Et puis voilà… C’est une idée qui me trottait en tête depuis un moment, d’aller bosser dans ce type d’établissement. J’avais déjà des petites expériences de barman, je suis très noctambule, et j’étais curieux de voir l’envers du décor.
La grande découverte, c’est la partie libertine «hétéro» que je ne connaissais pas du tout. C’est trois jours gay, trois jours hétéro. Ils sont hyper exhib et baisent parfois devant moi, ce qui est un poil gênant quand tu es gay et que tu fais la vaisselle. Parfois à 30 cm de moi. Pour le reste, c’est comme tenir le bar ou la caisse de n’importe quel autre endroit, on finit par ne plus faire gaffe que les gens sont à poil ou presque… La seule différence, c’est que les hétéros seuls adorent discuter, ils sont très diserts sur leur vie. Les gays beaucoup moins, sauf si bien-sûr on tombe sur un mec très seul, généralement un peu vieux et porté sur la bouteille.

Il y a beaucoup d’habitués, c’est même l’essentiel de la clientèle. Le lieu est configuré de sorte que ça ne baise pas au bar, tout se passe à l’étage, loin des yeux. Quand c’est blindé, forcément, ça drague un peu partout mais il n’y a que quand on fait une soirée mousse que ça baise vraiment au bar, vu que la mousse favorise les rapprochements « ni vu ni connu » ou presque.
Je me fais draguer, bien-sûr. Je ne sais pas si je dois le mettre sur le compte du statut de barman ou si je leur plais et qu’ils ont tout simplement assez d’audace pour me draguer ouvertement. Je suis en couple libre depuis 3 ans, donc oui, j’ai déjà baisé avec des mecs rencontrés au sauna et en dehors du sauna. Je peux m’attacher à un amant mais ce sera toujours d’une manière spécifique à cette relation-là. Le sauna n’a rien à voir là-dedans. J’ai fait un peu escort aussi, avant qu’on soit ensemble et au début de notre relation. Il l’acceptait déjà, donc le sauna n’est pas dur à avaler pour lui. Et puis, il vient fréquemment en tant que client quand j’y bosse. Alors oui, je baise avec des clients, parfois. Soit parce que je les connaissais déjà avant et qu’après le boulot j’ai envie de les rejoindre, soit parce qu’on s’est dragués et que ça a bien matché.

Dans ce métier, le pire qui me soit arrivé, c’est quand l’homme de ménage a confondu le lubrifiant avec le gel douche. Je vous raconte pas le carnage. Et un mois plus tard, le gel douche avec le produit à vitres. Sinon, je suis confronté au lot habituel de mecs qui prennent un peu trop de trucs et finissent mal, quelques plans au GHB assez mémorables. Je me souviens qu’une fois un jeune a débarqué à la caisse à poil, couvert de sang. Ce con faisait le mariole à l’étage et il a raté une petite marche, résultat il s’est assommé sur une poutre.
Une autre fois, j’ai dû retirer avec les moyens du bord une écharde profondément enfoncée dans l’orteil d’un habitué. J’avais la tête à deux centimètres de son sexe pendant que j’essayais de retirer le corps étranger et je devais prendre sur moi pour rester concentré… Surtout qu’il me chauffait depuis un moment, que je déteste le sang, et qu’on ne fait pas moins glamour qu’une grosse écharde dans l’orteil.
Le lundi, c’est très calme et je fais la fermeture. Seul à bord du vaisseau. Je me souviens d’un début de semaine particulièrement sinistre où un mec magnifique et un peu perché n’arrêtait pas de me draguer : « Ils sont tous moches, mais toi je te veux ». Je lui ai dit de rester, et que je fermerais boutique une fois qu’il n’y aurait plus que nous. J’ai passé la soirée à attendre que les gens partent. Au final, un pote est passé me dire coucou, le mec lui a mis le grappin dessus, et on a fini en plan à trois après la fermeture à baiser à peu près partout dans l’établissement.