LGBTphobieVidéo homophobe de Mourad Ghazli : deux associations portent plainte pour injures

Par Youen Tanguy le 17/07/2018
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Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux le 30 juin dernier, un élu de la ville de Thiais avait tenu des propos homophobes où il assimilait notamment homosexualité et zoophilie. Deux associations ont porté plainte ce mardi 17 juillet auprès du parquet de Paris pour « injures en raison de l'orientation sexuelle ».

« Déposez plainte ou taisez-vous », écrivait Mourad Ghazli sur Twitter le 3 juillet dernier. Son vœu a été exaucé. Cet élu de Thiais, qui s'était illustré en postant une vidéo homophobe à l'occasion de la Marche des fiertés le 30 juin dernier, est visé par une plainte pour « injures en raison de l'orientation sexuelle », adressée ce mardi 17 juillet au parquet de Paris par les associations Mousse et Stop Homophobie.

« Ce sont des propos très violents, tenus sans aucune honte, dénonce l'avocate de Mousse Caroline Mécary à TÊTU. Il y a notamment une assimilation à la zoophilie inacceptable. »

Amalgames et insultes

Dans sa vidéo, relayée par l'amicale des jeunes du Refuge, l'élu s'agaçait des « histoires de Gay Pride, homosexuels et compagnie ». S’en est suivi un flot d’insultes et d’amalgames. D’abord entre homosexualité et zoophilie : « Tapez vous même un âne, mais surtout fermez vos gueules ». Puis entre homoparentalité et pédophilie : « Vous croyez que dans les couples homosexuels, y’en a pas qui vont aller toucher le petit zizi du petit ? Les deux papas, les deux barbus ? Ça n’existera pas ? ».
Face à la polémique, l'élu avait tenté de se justifier dans les colonnes du Parisien, assurant faire « la séparation avec l'homosexualité » dans sa vidéo. Et d'ajouter : « Il y a beaucoup d’homosexuels qui sont contre la Gay Pride (…) on n’est pas obligé de s’exhiber pour demander des droits ».

Jusqu'à un an de prison

Contacté par TÊTU le 4 juillet dernier, le maire LR de Thiais, Richard Dell’Agnola condamne vivement ses propos : « Ce monsieur fait honte à la ville ! ». Il ajoute avoir saisi le préfet à quatre reprises pour destituer l'homme de ses fonctions de conseiller municipal. Sans succès.
S'il est condamné pour « injures en raison de l'orientation sexuelle », Mourad Ghazli risque jusqu'à un an d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende.
 
Crédit photo : compte Facebook de Mourad Ghazli.