Un homme âgé de 48 ans a revendiqué la dégradation de la plaque à la mémoire du dernier couple homosexuel exécuté. L'individu avait envoyé plusieurs courriers, notamment au commissariat du 2e arrondissement de Paris ainsi qu'à plusieurs rédactions, dont TÊTU, pour revendiquer cet acte. Il a été placé en garde à vue, vendredi 10 août 2018.
L'acte de vandalisme a suscité l'indignation. Un homme âgé de 48 ans a été interpellé à son domicile et placé en garde à vue, vendredi 10 août, après s'être dénoncé comme étant l'auteur de la dégradation de la plaque commémorative de Bruno Lenoir et Jean Diot, les deux derniers hommes condamnés à mort pour homosexualité en France. Cette plaque, inaugurée en 2014 et située rue Montorgueil, dans le centre de Paris, avait été tâchée d’encre bleue le dimanche 5 août, et recouverte d’affiches portant l’inscription : « Pour faire un enfant : je suis un homme et pas un gay ».
Placé sous contrôle judiciaire
Selon une source judiciaire que TÊTU a contactée, le mis en cause pour la dégradation de la plaque a été déféré au parquet, samedi 11 août 2018. Il sera convoqué pour être jugé devant le tribunal correctionnel en janvier 2019 pour dégradation de bien d'utilité publique. Conformément aux réquisitions du parquet, l'individu a été placé sous contrôle judiciaire par le juge des libertés et de la détention dans l'attente de son jugement.
Le 9 août, la mairie de Paris a annoncé à TÊTU qu’elle avait porté plainte « pour dégradation ou détérioration de bien destiné à l’utilité ou à la décoration publique ». Sur son compte Twitter, Anne Hidalgo avait quant à elle fermement condamné une « démonstration honteuse d'homophobie » :
Je suis choquée par cette nouvelle démonstration honteuse d'homophobie ! Cette plaque rend hommage à Bruno Lenoir et Jean Diot, derniers condamnés à mort pour homosexualité. Cet acte ne fait que renforcer notre détermination à lutter contre les discriminations. #LoveWins pic.twitter.com/EuH6c5CeIj
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) August 6, 2018
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Connu des services de police
L'homme se présente lui-même comme « bipolaire », « schizophrène » et « ancien militant LGBT ». Dans un courriel (à la grammaire plus que douteuse) adressé à TÊTU, ainsi qu'à d'autres rédactions, quelques jours plus tôt, le quadragénaire affirme : « Je suis homosexuel et je m'aime ». S'ensuit un florilège de propos incohérents, pour revendiquer un acte qu'il qualifie lui-même « d'inadmissible ». Le vandale présumé, passé par La Manif pour tous, a également repris à son compte le slogan : « Pour faire un enfant, il faut un père et une mère ».
Crédit photo : Compte Twitter d’Hélène Bidard.