Il y a une semaine, TÊTU était à l’O2, à Londres, pour découvrir le « Golden Tour », la nouvelle tournée de Kylie Minogue. Un concert monstre, où l’Australienne a dégainé ses plus grands hits lors d’un show extravagant. Sa meilleure tournée depuis « Showgirl ». On vous raconte !
On est fan de Kylie Minogue. Pourtant, on a failli passer notre tour. À cause d’un album façon Nashville qui, allez savoir pourquoi, ne nous avait pas emballé. C’est donc curieux mais aussi un peu fébrile que l’on se rend à Londres, à l’O2, retrouver la « princesse impossible ».
Il est 20h30 quand Kylie apparait au centre d’une scène forcément dorée et glitter surmontée d’un gigantesque écran. Tenue rose fluo, micro platine au bord des lèvres, l’Australienne entame ses 2 heures de show avec « Golden », chanson éponyme de son dernier album. Autour d’elle, huit danseurs bombesques et sapés comme des cowboys dansent comme s’ils passaient le casting pour un remake de « Coyote Girls ».
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Pétage de fusibles
Puis Kylie passe la seconde et enchaîne avec un « Get Outta My Way », totalement repimpé pour l’occasion. Puis le public pète littéralement les fusibles aux premières notes de « Better the Devil You Know ». Cette pop song parfaite sur l’infidélité et le pardon (« I’ll forgive and forget, If you say you'll never go », littéralement « Je te pardonnerai et oublierai, si tu me dis que tu ne partiras pas ») s’est rapidement imposée comme un hymne de la communauté gay, notamment ici en Angleterre.
Le temps d’un changement de costume (pas le dernier !), on patiente en écoutant Kylie reprendre en vidéo le « Blue Velvet » de Tony Bennett. Puis la chanteuse réapparait en tenue blanche de cowgirl façon Dolly Parton. Une guitare introduit une version dangereuse et habitée de « Confide Me », tube absolu de l’été 1994, produit par les dieux de la pop des années 90, les Brothers in Rhythm. Les arrangements sont aussi pesants que la voix de Kylie, à la fois aérienne et puissante. La Suicide Blonde prouve qu’elle est une chanteuse hors catégorie qui, contrairement à la concurrence, ne sacrifie jamais aux facilités du playback (Oui, Britney, on parle de toi).
Malin, un fan italien tend une rose rouge à la chanteuse. Kylie entame alors pour lui le refrain a cappella de « Where Wild Rose Grow », son duo mythique avec son compatriote Nick Cave. On frissonne et jalouse le rital qui a eu le droit à une telle sérénade. « In Your Eyes » marque le deuxième moment d’hystérie de cette soirée qui en comptera plusieurs. Dans le public, on danse, on chante. Ce soir, l’O2 connait son Kylie Minogue sur le bout des ongles. Devant nous, un couple de garçons, la vingtaine, est venu accompagné des parents de l’un des deux amoureux. Ils s’embrassent et se prennent dans les bras, comme les gamins qu’ils sont, sous le regard tendre des parents. La scène est adorable. Et ce genre de moment encore trop rare chez nous.
Artillerie lourde
C’est le moment des aveux : les titres de ce dernier album, « Golden », sonnent infiniment mieux en live. On se surprend à dandiner sur ce « A Lifetime to Repair » chanté les fesses sur un billard, qui nous avait pourtant laissé de marbre sur disque. On se promet, en rentrant à Paris, de donner une seconde chanson au quatorzième album de Kylie Minogue.
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Un nouveau tableau entamé par une chanson dédiée à la voiture de son père (« Shelby ’68 ») et un « Wow » toujours aussi efficace, et Kylie sort l’artillerie lourde avec un « Can’t Get You Out Of My Head » commencé comme une ballade acoustique avant de muter en bombardier dance. Evidemment, dans la foule, c’est l’émeute.
Nouvelle ambiance. Aux tenues un peu sages des premiers tableaux, succède une sexy Kylie comme on aime : le corps moulé dans une tenue de cuir de bikeuse. Quelque part entre Catwoman et Marianne Faithfull dans « The girl on the motorcycle ». La belle ondule sur une version méchante comme une teigne de « Slow », chantée entre trois motos. Puis les musiciens dégainent « Kids ». Pas de Robbie Williams pour épauler la chanteuse, mais deux choristes qui reprennent avec elle son tube de 2000.
C’est le moment « roucoulade ». Kyle déterre une bluette, « Wouldn’t Change a Thing », de son album « Enjoy Yourself » sorti 1989 et « Especially for You », son slow créé avec son ex, Jason Donovan.
Sommet de son art
Sans crier gare, la scène se mute en club disco façon Studio 54. Tandis qu’un de ses danseurs joue les sosies de Warhol, Kylie réapparait en robe dorée. En passant, elle nous offre une nouvelle et excellente chanson « New York City », sorte de rap disco-funk qui nous rappelle furieusement le « Rapture » de Blondie.
Puis la soirée bascule dans l’overkitch avec « On a Night Like This » et « The Loco-Motion ». Kylie est une bête de scène. Une charmeuse de serpent. Une performeuse généreuse et douce qui, contrairement à la concurrence, ne se prend pas trop au sérieux. A peine le temps de reprendre son souffle est les notes de « Spinning Around » - le tube qui a remis Kylie au centre du game en 2000 - soulève l’O2.
A 50 ans, l’Australienne, est une miraculée. Elle a survécu aux frisages permanentes, aux années 90, au cancer du sein, aux duos improbables, aux procès avec les Kardashian, aux albums de Noël, à Rihanna comme à Miley Cyrus. Elle est désormais au sommet de son art.
« Elle est comme nous ! »
Deux titres en rappel et on sort de l’O2, groggy, les oreilles bouillantes mais le coeur léger. Dans le métro, sur la Nothern line qui nous ramène à l’hôtel, trois jeunes gays anglais dissertent sur leur amour inconditionnel pour Kylie Minogue : « Je l’aime parce qu’elle est comme nous, explique le plus calme d’entre deux. Elle a eu des coups durs, elle a du mal à trouver l’amour. Et malgré tout ça, elle continue de danser. » Le 9 novembre, le « Golden Tour » fera une escale à Paris, à la Seine Musicale. Pour sûr, on retournera danser avec Kylie Minogue.
La Seine Musicale, à Boulogne-Billancourt. Places disponibles.
Crédits photos : Production Kylie Minogue.