mariageIrlande du nord : le boulanger anti-lgbt se voit refuser un service pour "raisons morales"

Par Marion Chatelin le 16/10/2018
perfocal

La boulangerie d'Irlande du Nord qui avait refusé de confectionner un gâteau pour raisons religieuses, a vu son argumentaire se retourner contre elle. Une entreprise de photographie a refusé d'honorer les termes de son contrat pour des « raisons morales ».

L'arroseur arrosé. La Cour suprême britannique avait donné raison, mercredi 10 octobre dernier, à l'entreprise de boulangerie « Ashers Baking Compagny » qui avait refusé de confectionner un gâteau pour un client. Il devait être décoré d’une réplique en frangipane d’Ernest et Bart, les personnages de la série pour enfants « 1, rue Sésame », ornée du slogan : « Soutenez le mariage gay ».  La plus haute juridiction britannique a unanimement tranché en faveur de l'entreprise, invoquant le droit à la liberté de conscience et de religion.

Refus de dernière minute

Les frais juridiques de l'entreprise, qui compte six boulangeries et emploie près de 80 personnes, ont été pris en charge par un organisme ouvertement anti-LGBT, « The Christian Institute » (« l'institut chrétien »). L'organisation a engagé une société de photographie, Perfocal, pour couvrir le communiqué de presse qui a suivi l'audience de la Cour suprême. Selon le fondateur de Perfocal, Tony Xu, ni l'entreprise, ni le photographe sur le terrain ne savaient en amont quelle affaire ils allaient couvrir.

Mais, une fois l'affaire et la décision révélée, l'entreprise a décidé, à la dernière minute, de ne pas assurer ce service. Perfocal a donc remboursé l'institut et gardé les photos, le photographe a quant à lui été payé.

Une décision saluée par les internautes sur les réseaux sociaux :

« Où est-ce que ça s'arrête ? »

Le fondateur de Perfocal a pris l'entreprise de boulangerie à son propre piège. Il a expliqué sa démarche, dans un communiqué, publié sur le site internet de l'entreprise :

« Quand notre photographe a appris de quel type d'affaire il s'agissait, il s'est senti immédiatement très inconfortable mais est resté professionnel. Dès que j'ai eu vent de cela, je me suis dit que c'était une opportunité pour montrer exactement pourquoi ce genre de décisions est très dommageable. (...) Où est-ce que ça s'arrête ? »

Contacté par nos confrères du site PinkNews, l'institut n'a pas souhaité commenter cette affaire.

Crédit photo : compte twitter Perfocal.