queerPrix Turner : un court métrage sur l'identité des personnes queer récompensé

Par Marion Chatelin le 06/12/2018
prix Turner

Une Écossaise explorant les questions homosexuelles, bisexuelles et transgenres dans un court-métrage filmé avec un iPhone a remporté, ce mardi 4 décembre 2018, le prestigieux prix Turner, récompense britannique pour les artistes contemporains.

Un film "difficile à expliquer”, où il est question de “classes sociales, de genre, de sexualité et de déesses néolithiques", selon le jury du prestigieux prix Turner pour l'art contemporain. La lauréate, Charlotte Prodger, ouvertement homosexuelle, a été récompensée pour son collage visuel intitulé "BRIDGIT", lors d'une cérémonie au musée Tate de Londres. Son film a été entièrement tourné à l'iPhone.

Identité des personnes queer

Le travail de l'artiste "explore des questions sur l'identité des personnes queer, le paysage, la technologie et le temps", a souligné le jury. L'artiste de 44 ans s'est dite "submergée d'émotions". "Les histoires que je raconte, bien qu'elles me concernent et qu'elles soient personnelles, sont des histoires que beaucoup de gens - enfin, les personnes queer, j'imagine - ont vécues", a-t-elle expliqué à la chaîne de télévision publique BBC, après avoir collecté son prix de 25.000 livres sterling, soit environ 28.000 euros.

Autobiographique

Le tournage a duré un an, pour un film d'une trentaine de minutes. Elle emmène le spectateur dans les méandres de son esprit, en se mettant en scène chez elle, ou dans la campagne écossaise. Le récit est largement autobiographique. La vidéaste explore sa propre identité queer en revenant sur son histoire personnelle. Elle se remémore notamment son coming-out qu'elle a fait au début des années 1990, dans une région rurale de l'Écosse.

Elle explique également la difficulté que peuvent avoir certaines personnes à déterminer leur identité de genre. Comme lorsque dans une boîte de nuit, quelqu'un crie : "Il y a un homme dans les toilettes des filles !". Des moments de vie qui apparaissent dans le film sans aucune rancœur.

Installée à Glasgow, elle a travaillé dans un relatif anonymat pendant 20 ans avant d'être choisie pour représenter l'Écosse à la Biennale de Venise cette année.

(Avec AFP)

Crédit photo : capture d'écran YouTube.