Selon un rapport de l'ONGI Human Rights Watch, la loi qui interdit la propagande homosexuelle en Russie a des effets particulièrement néfastes sur les enfants et les jeunes adultes.
Les résultats sont très inquiétants. Dans un rapport de 92 pages publié mercredi 12 décembre, l'ONGI Human Rights Watch tire la sonnette d'alarme sur la situation des jeunes LGBT+ en Russie. Selon l'organisation, la loi interdisant la propagande homosexuelle dans le pays, mise en place en 2013, a exacerbé l’hostilité envers les personnes LGBT+ et limité l’accès des enfants à une éducation et des services d’aide adaptés.
Les faits de harcèlement et de violences se sont aussi clairement intensifiés depuis 2013. Selon le Dr. Ilan Meyer, cité dans le rapport, "la loi valide la stigmatisation et les préjugés envers les personnes LGBT+, entraînant discrimination et violence". Et c'est aujourd'hui la peur qui domine chez ces jeunes russes.
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"Nous sommes en grand danger"
Dans le rapport, une personne trans' de 18 ans témoigne de sa crainte d'être frappée : "Nous savons que la plupart des gens croient aux médias de masse et écrivent que nous sommes des créatures horribles. Nous sommes donc en grand danger."
Une lesbienne de 14 ans raconte que les personnes LGBT+ ne peuvent plus s'exprimer librement et ont peur "d'organiser des manifestations et une marche des fiertés" (les rassemblements de soutien à la communauté LGBT+ sont systématiquement interdits en Russie, NDLR). Un étudiant homosexuel de 18 ans ajoute que cette loi nous empêche de "respirer".
Une loi condamnée par la CEDH
Dans la suite du rapport, Human Rights Watch fait une série de recommandations à destination du gouvernement russe, avec en tête l'abrogation pure et simple de cette loi. L'ONGI appelle ensuite les autorités à protéger les droits de "toutes les personnes LGBT+, y compris les enfants".
L'organisation demande aussi à l'Union européenne de faire pression sur le gouvernement russe pour que la loi anti-propagande gay soit abrogée au plus vite.
En 2017, la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) avait condamné la Russie pour cette loi "encourageant l'homophobie", la jugeant incompatible avec les "valeurs démocratiques".
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