Pour lutter contre la pratique du "chemsex", de plus en plus d'escorts et travailleurs du sexe gays en Angleterre proposent le "sober sex", une combinaison de relations sexuelles et de thérapie.
C'est une démarche inédite. Selon une longue enquête de Vice, relayée par Hornet, les travailleurs du sexe et escorts gays en Angleterre proposent de plus en plus à leurs clients de pratiquer le "sober sex" - ou sexe sobre. Il s'agit, selon le média, d'une "combinaison rudimentaire de sexe et de thérapie".
Vice a cherché à en savoir plus sur cette pratique en interrogeant un travailleur du sexe, qui a tenu à rester anonyme : "Les gens consomment souvent de l'alcool ou des drogues car ils veulent être plus à l'aise lors d'une relation sexuelle avec un inconnu, détaille-t-il. Je leur montre que la tension sexuelle, la gêne et l'anxiété sont des facteurs normaux. Mieux, ce sont des facteurs qui renforcent l'expérience."
"Je sais à nouveau ce que je cherche"
Ces hommes entendent ainsi enrayer l'augmentation des pratiques de "chemsex" - le sexe sous drogues - dans le pays. "Tellement d'entre nous avons perdu des amis à cause de ça, constate un adepte du "sober sex" auprès de Vice. Je sais que ce sera difficile de m'en sortir, mais, maintenant, je sais à nouveau ce que je cherche."
Selon BuzzFeed, le nombre de décès liés à la prise de GHB a plus que doublé entre 2014 et 2015 dans quelques arrondissements de Londres et les seuls hôpitaux de London’s Guy’s et St Thomas ont traité 300 overdoses au cours de la même période.
En septembre dernier, une cellule de soutien aux proches des adeptes du chemsex avait ouvert ses portes à Londres.
Des inquiétudes en France
En France aussi, le chemsex inquiète les associations LGBT et les professionnels de santé. Sur les 24 morts par overdose, toutes drogues confondues, recensées par la brigade des stupéfiants en 2016, au moins un quart l’ont été en contexte sexuel, révélait TÊTU dans un article publié en 2017.
Si les décès liés à cette pratique sont difficiles à quantifier, à Lyon, depuis septembre 2017, on en dénombrerait une vingtaine selon le Comité de coordination régionale de lutte contre le VIH (CoreVIH) Lyon – Vallée du Rhône, dont quatre avec certitude.
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