Plusieurs associations, dont Stop Homophobie et Mousse, vont déposer 213 plaintes contre des propos homophobes tenus sur les réseaux sociaux. Une action en justice de grande ampleur pour "que cesse l'impunité" sur internet.
"Les propos chargés de haine à l’encontre de la communauté LGBT sont de plus en plus nombreux et de plus en plus violents sur les réseaux sociaux." C'est le constat dressé par plusieurs associations qui ont décidé de tirer la sonnette de l'alarme ce jeudi 17 janvier.
"Leurs auteurs jouissent d’une impunité quasi totale, au point qu’ils interviennent souvent à visage découvert, sans aucune crainte des sanctions alors même que leurs publications constituent des délits réprimés par le Code pénal", peut-on lire dans leur communiqué de presse.
213 plaintes
Après deux mois de "testing", "ayant permis de relever des centaines de propos odieux", Le Réseau des Avocats, Médecins et Notaires Gay-friendly, les associations Stop Homophobie et Mousse, ainsi que le cabinet Deshoulières Avocats prévoient de déposer simultanément 213 plaintes avec constitution de partie civile ce jeudi.
Selon Libération, 18 de ces plaintes concernent des menaces de mort en ligne, dont celles à l'encontre de Lyès Alouane, militant LGBT à Gennevilliers.
Parmi les propos haineux qui feront l'objet d'une plainte, certains ont particulièrement retenu l'attention des associations : « Il est temps de dire que les homos n’ont pas leur place dans ce monde » ; « On espère qu'une bombe explosera dans vos locaux » ; « Si je pouvais, je ferai subir le même sort aux pd de France que les tchétchènes » ;« Si mon père était pd, j'laurais flingué ».
Ce groupement d'associations entend ainsi obtenir des "condamnations exemplaires" à l'encontre des auteurs. "L'impunité, c'est fini !", clament-elles dans leur communiqué de presse. Cette démarche sera-t-elle suffisante pour faire bouger les pouvoirs publics ?
Bientôt une loi ?
Le gouvernement devrait présenter un projet de loi courant 2019 pour accentuer la pression sur les géants d'internet (GAFAM) afin de lutter contre la cyberhaine. Comment ? En leur infligeant de fortes amendes ou les contraignant à retirer des propos haineux dans un délai de 24 heures.
Crédit photo : pxhere.