Nos allié·esSix fois où des artistes hétéros ont chanté l'homosexualité sans clichés

Par Alexis Patri le 15/03/2019
Calogéro j'ai le droit hétéros

Du mythique titre d'Aznavour au plus confidentiel de Foé, les les artistes hétéros francophones savent, eux aussi, chanter l'homosexualité en évitant les maladresses et les stéréotypes.

On n'est jamais mieux servi que par soi-même. Mais les chanteuses et les chanteurs hétéros savent parfois aussi faire le job. En chanson en tout cas. Loin des « nuées de pédales » du "Chanteur de Jazz" de Michel Sardou et du "Jean-Mario, la folle de Rio" de "Benoît, tourne-toi", voici six artistes francophones qui ont écrit et chanté la vie des gays et des lesbiennes avec intelligence. Petite sélection tout à fait subjective et aucunement exhaustive.

Foé, l'hétéro largué

Avec "Alors Lise", Foé raconte l'histoire d'un garçon que sa copine quitte pour une fille. Un titre dont le style rappelle à la fois Stromae et Eddy De Pretto. Dénué de toute colère, le jeune homme comprend que ses "fantasmes, c'était pas sur moi" et encourage son ex-copine dans cette nouvelle relation avec une fille "fort jolie" et au "type de corps qui te tourne la tête". 

L'affirmation de soi par Calogero

Entre peur des conséquences du coming-out et affirmation de ses droits, Calogero tape dans le mille avec le très beau texte de "J'ai le droit aussi" co-écrit par la parolière Marie Bastide. Vous reconnaîtrez peut-être dans le clip Bérenger Anceaux. L'acteur de 23 ans avait joué dans "Baisers Cachés", joli téléfilm diffusé en 2017 sur France 2 lors de la journée mondiale contre l'homophobie.

A LIRE AUSSI : Rencontre avec Lara Fabian : « Depuis mon enfance, j’ai toujours vécu avec la communauté gay »

Angèle, royale alliée

Ce n'est pas le titre le plus connu de son album "Brol", mais c'est celui qui nous a le plus séduit. Dans "Ta Reine", Angèle raconte l'histoire d'une jeune fille lesbienne qui n'ose pas avouer à son amie qu'elle l'"aime un peu plus fort" que ce qu'elle lui montre. Un titre doucement mélancolique qui s'achève sur une belle note d'espoir.

Le grand classique d'Aznavour

Dans "Comme Ils Disent", Charles Aznavour évoque tour à tour la vie sentimentale et sexuelle des homos du Paris des années 1960 et 1970, l'humour camp et la culture naissante des drag-queens. Son acuité à retranscrire la réalité de l'époque est telle que ses amis ont d'abord cru à un coming-out en chanson. TÊTU avait, au moment du décès du chanteur, consacré un long article à l'importance de ce titre.

https://www.youtube.com/watch?v=Ba3Pk36ie0Y

A LIRE AUSSI : Avec « Comme ils disent », Charles Aznavour avait tout compris à l’homosexualité masculine

La toujours hallucinée Brigitte Fontaine

Le personnage le plus loufoque de la chanson française, la très chère Brigitte Fontaine, a elle aussi chanté l'homosexualité masculine. A sa façon. Impossible de ne pas esquisser un sourire à l'écoute du texte halluciné de "Les hommes préfèrent les hommes ("Ils s'entrebaisent comme les bijoux de la reine, dans le coffret d'ébène"). La chanteuse finit par cette pirouette : "les femmes préfèrent les femmes, c'est un joli programme". 

La douceur nineties de Mecano

C'est un peu le pendant lesbien de "Comme Ils Disent". Les Espagnols du groupe Mecano charment la France du début des années 1990 avec un titre en français "Une femme avec une femme". Une ballade qui raconte l'histoire d'un couple de filles, mais aussi la manière dont elles se confrontent au quotidien à une société encore très homophobe.

Crédit photo : capture YouTube