Le kiosquier parisien, accusé d'avoir refusé de vendre le magazine L'Equipe samedi 4 mai, doit être entendu par la mairie de Paris "la semaine prochaine".
Les faits remontent au samedi 4 mai. Gregory Tilhac, qui a raconté l'histoire sur Facebook, se rend dans l'un des kiosques de la place de la République pour acheter le magazine L'Equipe. Sur place, le kiosquier lui rétorque qu'il n'y "en a pas aujourd'hui". Mais Grégory insiste et, sachant que la couverture montre deux hommes s'embrasser, lui demande s'il n'est "pas homophobe". La réponse est directe : "oui".
Quatre jours plus tard, le message de Grégory a été partagé plus de 4.600 fois et plusieurs personnalités politiques ont pris la parole. La maire de Paris Anne Hidalgo a dénoncé des faits "inacceptables" tandis que la secrétaire d'Etat chargée de l'égalité femmes-hommes et de la lutte contre les discriminations Marlène Schiappa a tenu à rappeler que l'homophobie "est un délit".
Câest inacceptable ! Avec vous pour que le Droit sâapplique, comptez sur mon soutien, tout sera mis en Åuvre pour faire reculer les actes et les propos homophobes ð³ï¸âð https://t.co/ZEZQcEAzM9
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) May 4, 2019
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Reçu "la semaine prochaine" par la ville
Contactée par TÊTU samedi 4 mai, l'entreprise MediaKiosk, chargée de la gestion des kiosques de presse, assurait avoir pris contact avec le kiosquier, qui "réfute ces accusations", et ouvert une enquête interne. La société nous a informé avoir "reçu le kiosquier ce mardi matin pour entendre sa version des faits". Un rapport faisant suite à cet entretien doit être envoyé à la mairie de Paris dans les prochains jours.
De son côté, l'adjointe à la Maire de Paris chargée du Commerce, Olivia Polski, annonce à TÊTU que le kiosquier sera "reçu la semaine prochaine" par les services de la ville. "Le dossier passera en commission paritaire des kiosquiers (CPK) - qui doit donner un avis consultatif - et nous rendrons ensuite notre décision."
La Dilcrah va saisir le procureur de la République
Si elle décide de le condamner, la mairie de Paris a plusieurs options : un simple avertissement, une rétrogradation de deux ans d'ancienneté, une mutation d'office vers un kiosque au rendement moins important ou un retrait pur et simple de son autorisation d'exercer. En attendant, le kiosquier a été "suspendu jusqu'à nouvel ordre" et son commerce restera donc fermé.
En parallèle, Marlène Schiappa a demandé à la Délégation Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme, l'Antisémitisme et la Haine anti-LGBT (Dilcrah) d'effectuer un signalement au procureur de la République de Paris.
Crédit photo : Capture d’écran Google Maps.