Discriminations à l'école, création de dispositifs d'accueil pour les jeunes, condamnation de propos homophobes et transphobes... 49% des Français pensent que l'Etat n'est pas assez actif dans la lutte contre les LGBTphobies.
L'Etat ne s'implique pas assez dans la lutte contre l'homophobie et la transphobie. C'est ce que pensent 49% des Français selon une enquête BVA pour l'association Le Refuge. Depuis 15 ans, l'association prend en charge les jeunes LGBT+ victimes d'homophobie ou de transphobie et en situation de rejet familial.
C'est juste avant le début de la septième édition de sa semaine nationale que l'association a décidé de dévoiler les résultats de cette étude réalisée du 30 avril au 2 mai 2018 auprès d'un échantillon représentatif de 1002 personnes âgées de 18 ans et plus.
Les Français et la lutte contre lâhomophobie. Des attentes très fortes ! @EmmanuelMacron @EPhilippePM @MarleneSchiappa @GabrielAttal @AdrienTaquet @FPotier_Dilcrah @DILCRAH https://t.co/HuZmUZlecV
— Nicolas Noguier (@NicolasNoguier) May 8, 2019
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Dans cette étude on découvre également qu'une majorité des Français (76%) est favorable à une plus forte sévérité à l'égard des propos homophobes et transphobes. Aujourd'hui, la peine encourue pour une injure homophobe ou transphobe peut aller jusqu'à six mois d'emprisonnement et 22 500 € d'amende.
Discriminations chez les jeunes
Depuis sa création, l'association Le Refuge lutte contre les LGBTphobies chez les jeunes. Tout un volet de l'enquête leur est d'ailleurs consacrée. On y apprend que 76% des Français pensent que l'Etat doit soutenir la mise en place de dispositifs d'accueil spécifiques pour les jeunes rejetés par leurs parents en raison de leur homosexualité ou de leur transidentité. Bonne nouvelle pour l'association qui a accueilli 1500 jeunes depuis 15 ans.
Et à l'école ? Concernant les discriminations en milieu scolaire, 74% des interrogés sont favorables à une plus forte implication de l'Etat contre les LGBTphobies. En décembre 2018, la direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) avait réalisé une enquête de climat scolaire et victimation auprès des lycéens pour l'année scolaire 2017-2018. 3,9 % des lycéens déclaraient alors être victimes d'insultes homophobes.
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Des chiffres trop élevés qui nécessiteraient le renforcement des interventions de sensibilisation en milieu scolaire. Une proposition soutenue par 69% des Français selon l'étude du Refuge.
Un pas en avant du gouvernement
Si sa marge de progression reste élevée, depuis la réalisation de l'enquête en 2018, le gouvernement a mis en place quelques mesures contre l'homophobie et la transphobie. Le 15 avril dernier, une « brigade anti-discrimination » a par exemple été lancée. Cette page Facebook est censée mettre en relation les victimes et les acteurs de la lutte anti-discrimination.
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Le ministère de l'éducation nationale a également lancé une campagne de sensibilisation contre la haine anti-LGBT en janvier 2019. Intitulée "Tous égaux, tous alliés", celle-ci a pour but de "promouvoir le « zéro tolérance » à l'égard des injures sexistes et LGBTphobes" selon le site du ministère.
Des mesures supplémentaires pour lutter contre l'homophobie et la transphobie qui porterons peut-être leurs fruits dans les années à venir.
Crédit photo : compte Twitter François de Rugy