LGBTphobieVIDEO. Gay dans l'armée : « La première chose que j'ai entendue c'est 'On n'est pas des pédés ici'» 

Par Juliette Harau le 23/07/2019
Clément Grobotek, militaire de ses 18 à 21 ans. © Clément Grobotek

Ex-parachutiste dans l'armée de terre, Clément Grobotek raconte à TÊTU et Loopsider l'homophobie qu'il a subi au quotidien pendant 3 ans, avant d'être réformé.

C'était un défi d'adolescent. A 18 ans, Clément Grobotek décide d'entrer dans l'âge adulte en intégrant l'armée. Son père y fait carrière, le jeune homme sera donc parachutiste comme lui. Il y voit aussi une façon de préparer le terrain pour le coming-out qu'il n'a pas encore fait : « Je me sentais obligé de prouver que je pouvais être gay et avoir un métier considéré comme un métier d'homme. Je me disais que le jour où j'annoncerai mon homosexualité, je serais militaire et que ça casserait les clichés. Que ça passerait mieux auprès de ma famille. » 

"OK, tu ne dis rien"

Clément a l'intention de tout dire d'entrée de jeu, dès son arrivée au régiment. Il est alors pour lui hors de que question d'entamer ce nouveau départ sur des non-dits. Pourtant, il change vite d'avis face à l'homophobie ambiante : « La première chose que j'ai entendue en entrant à l'armée c'est " On n'est pas des pédés ici ! " A partir de ce moment-là je me suis dit " ok, tu ne dis rien " ». S'en suivent des mois de silence et de faux-semblants. Quand il enfile ses rangers, chaque matin, Clément devient quelqu'un d'autre. Et tous les jours, il joue les codes attribués à la masculinité pour faire croire qu'il est hétérosexuel.

Fatigué par cette ambiance pesante, il finit par se confier à un autre militaire... qui révélera son secret au reste du régiment. Dans cette vidéo produite par Têtu et Loopsider, Clément raconte ses 3 années d'homophobie quotidienne qui ont poussé le tout jeune adulte qu'il était à nourrir des pensées suicidaire. Aujourd'hui tatoueur à Paris, heureux marié et ouvertement gay, il aimerait voir l'armée évoluer et apprendre à mieux accueillir les personnes LGBT+.

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Crédit photo : Clément Grobotek