Dans une interview au Figaro, le fondateur du Front National a déclaré ne pas être opposé à la PMA pour toutes les femmes. Pour une raison très personnelle...
Alors que le récent Rassemblement National de Marine Le Pen est vent debout contre l'extension de la Procréation Médicalement Assistée (PMA) à toutes les femmes au nom de "l'intérêt de l'enfant" - et réclame même un référendum sur le sujet - Jean-Marie Le Pen n'est pas du même avis. Dans un entretien accordé au Figaro, à la veille de la présentation du projet de révision de la loi bioéthique en Conseil des Ministres, le fondateur du FN a déclaré qu'il n'était "pas opposé" à l'ouverture de la PMA pour toutes.
Pour le "Menhir", il ne s’agit pas en effet “d’un combat fondamental et il existe des urgences plus prégnantes”. Il explique pourtant être "pour les enfants”. Il ajoute : "Je préfère un enfant sans père que pas d'enfant du tout." Une position à contre-courant des conservateurs , dont il explique ensuite les motivations... tout aussi surprenantes.
Jean-Marie Le Pen et le grand remplacement
Avec le mariage des couples de même sexe, il craignait une "généralisation" qui entraîne la "disparition de l'espèce", disait-il à Friendly Magazine, en mars 2018. Des propos dans la droite lignée de ceux qui lui avaient valu une comparution au tribunal : "Les homosexuels c’est comme le sel dans la soupe, si y’en a pas assez c’est un peu fade, si y’en a trop c’est imbuvable."
Cette fois, il salue une décision "en faveur de la natalité". Pour celui qui se considère comme un "démographiste", il s'agit pour l'Europe d'un moyen de "se défendre contre l'invasion migratoire, qui tient avant tout à une différence de dynamique démographique considérable entre le continent boréal et le reste du monde."
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On ne pouvait pas s'attendre à ce que Jean-Marie Le Pen défende l'ouverture de la PMA à toutes les femmes pour un motif d'égalité. La seule chose que ce dernier y voit, c'est que cette mesure permettrait de contrer le supposé "grand remplacement" théorisée par Renaud Camus. Celui-ci développe l’idée que le peuple français "de souche" serait à terme remplacé par d’autres peuples immigrés, puisque ces derniers auraient des taux de fécondité supérieurs. Une théorie raciste, à laquelle Jean-Marie Le Pen a adhéré depuis 2014, créant un nouveau point de divergence avec sa fille Marine.
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