droits LGBTQIPour la Cour suprême, les droits des trans', c'est surtout une question de toilettes

Par Youen Tanguy le 10/10/2019
lgbt+

Ce mardi 8 octobre, la Cour suprême américaine a discuté de plusieurs plusieurs affaires importantes liées aux droits LGBT+. Mais le débat a vite tourné autour d'un sujet bien spécifique.

Un employeur peut-il licencier un de ses salariés parce qu'il est homosexuel ou transgenre ? Ce mardi 8 octobre, la Cour suprême des Etats-Unis étudiait trois affaires de licenciements réalisés en raison de l'orientation sexuelle et ou de l'identité de genre.

Selon Mother Jones, qui relaie l'information, les avocats ont fait valoir que le titre VII de la droit sur les droits civiques prohibait de nombreuses formes de discrimination, dont celles-ci. Mais il semblerait que ce soit... la question des toilettes qui a animé les discussions.

51 fois en cinq heures

Selon le décompte de Mother Jones, les mots "bathrooms" et "restrooms" (toilettes en français) ont été mentionnés 51 fois en cinq heures de débats, dont 32 fois pendant la seule audition d'Aimee Stephens, une femme transgenre licenciée pour avoir annoncé à son patron qu'elle allait porter des vêtements dits "féminins".

"Vous avez une personne transgenre qui s'identifie à juste titre en tant que femme et veut utiliser la salle de bains des femmes à juste titre (...), aurait déclaré la juge Sonia Sotomayor. Mais il y a d'autres femmes qui sont mal à l'aise (...) et se sentiraient gênées si quelqu'un qui avait encore des attributs masculins entrait dans la salle de bain (...) Donc, la question difficile est de savoir comment nous traitons cela." 

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Comme le rappelle le même média, le sujet des toilettes est régulièrement mis sur la table pour décrédibiliser le parcours des personnes trans. Ainsi, les lois anti-trans mises en place par l'administration Trump ont parfois été justifiées par la crainte de voir des "hommes prédateurs se dire femmes trans pour avoir accès aux toilettes pour femmes".

Arrêt rendu en 2020

Toujours selon Mother Jones, le juge Neil Gorusch s'est, lui, inquiété d'une entrée des personnes LGBT+ dans le titre VII, ce qui pourrait déclencher "un bouleversement social total".

Comme le note de son côté l'AFP, l’arrêt de la Cour devrait tomber en 2020, en pleine campagne présidentielle, et aura valeur de test pour la haute Cour et les juges nommés par Donald Trump.

Crédit photo : wikimedia commons.