Ce mercredi 23 octobre, des membres d'associations catholiques ont été entendus par la mission d'information portant sur les "thérapies de conversion".
La table ronde s'est tenue ce mercredi 23 octobre. Plusieurs membres d'associations catholiques et du centre contre les manipulations mentales (CCMM) ont été entendus par la mission d'information parlementaire sur "les pratiques prétendant modifier l’orientation sexuelle ou l’identité de genre, d’une personne".
"Les échanges ont été très riches, confie à TÊTU la députée LREM Laurence Vanceunebrock-Mialon, à l'origine de la mission d'information avec le député LFI Bastien Lachaud. Nous avons reçu des représentants d’associations catholiques qui tentent de faire lien ou la conciliation entre la foi et leur sexualité ainsi que des membres du CCMM".
"Nul ne peut prétendre (…) pouvoir changer l’orientation sexuelle ou l’identité de genre revendiquée d’une personne. Pourtant, divers acteurs tels que des médecins, des psychiatres ou apparentés, et certaines autorités religieuses prétendent pouvoir réaliser ce type de changements sur notre territoire", constatait la députée dans un communiqué de presse publié mercredi 10 juillet.
"Exorcisé" à huit reprises
Parmi les participants se trouvait notamment Jean-Michel Dunand, fondateur de Communion Béthanie. Selon La Croix, qui se trouvait sur place, il a raconté les "thérapies de conversion" qu'il a été contraint de subir dans les années 70-80. Il dit notamment avoir été "exorcisé" à huit reprises et eu des pensées suicidaires.
"C’est une perversité très grave que la celle spirituelle, car elle avance masquée, en se drapant d’une grande moralité", a-t-il ajouté. Laurence Vanceunebrock-Mialon évoque un "moment très poignant".
D'autres personnes étaient présentes à cette table ronde : Marina Zuccon, présidente Carrefour des chrétiens inclusifs, Anthony Favirer, coprésident de David et Jonathan, Jean-Philippe Cavroy, président de Devenir un en Christ ou encore Annie Guibert, présidente nationale du CCMM.
Toujours selon La Croix, Marina Zuccon a estimé que les "thérapies de conversion" étaient "dans tous les milieux religieux". "Ce terreau restera encore particulièrement fructueux pour ces groupes [tant que] le monde chrétien ne voudra pas revoir sa condamnation de l’homosexualité comme péché."
D'autres auditions à venir
Il y a quelques semaines, la mission d'information avait reçu des membres de l'association Française des Avocats LGBT+. "Une rencontre très intéressante", nous assure Laurence Vanceunebrock-Mialon qui n'est plus certaine de vouloir passer une proposition de loi pour interdire les "thérapies de conversion".
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"Il existe déjà beaucoup d’infractions qui se rapprochent des thérapies de conversion (violences volontaires, abus de faiblesse, harcèlement sexuel…, détaille-t-elle. Il faudrait peut-être plutôt éplucher le 'catalogue' des infractions qui tournent autour des 'thérapies' et en redéfinir quelques alinéas pour permettre aux victimes de se présenter dans n’importe quel service et déposer plainte pour ces faits précis".
Et d'ajouter : "On va forcément légiférer mais peut être pas en utilisant la proposition de loi".
La mission d'information doit continuer de mener des auditions dans les prochaines semaines. Le Défenseur des droits Jacques Toubon doit être entendu le 5 novembre prochain tandis que les journalistes Jean-Loup Adénor et Timothée de Rauglaudre, auteurs de "Dieu est Amour" seront reçus le 26 novembre.
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