Heartstopper est un roman graphique d'Alice Oseman qui met en scène la naissance d'une histoire entre Charlie, lycéen ouvertement gay, et Nick, un sportif de sa classe. Malgré quelques clichés de jeunesse, un portrait juste d'un premier crush à l'âge où naissent les premières amours.
Après avoir rencontré le succès avec des romans pour jeunes adultes – Solitaire, Silence Radio –, l’autrice Alice Oseman, âgée de 24 ans, s'est ensuite tournée vers l’illustration avec son roman graphique Heartstopper, une histoire d’amour qui se déroule dans un lycée de Grande-Bretagne réservé aux garçons. Depuis le 9 octobre, le livre est disponible en librairie en France, sous l'égide des éditions Hachette. D'abord sous la forme d'une série de web comics, Alice Oseman a finalement rassemblé toutes les planches pour compiler ce premier tome d'un peu moins de 300 pages.
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Charlie et Nick
Dans Heartstopper, on suit Charlie, un adolescent ouvertement gay, qui pense beaucoup trop. Dans son école de garçons, le regard des autres se fait de plus en plus lourd. Il vit une relation secrète avec l'un de ses camarades entre chaque sonnerie, à l'abri des regards. Mais Charlie rencontre Nick, le sportif du bahut, qui joue au rugby. Un mec costaud et canon. Le récit est centré sur la rencontre et la relation naissante entre ces deux adolescents.
Aux premières pages du livre, quelques clichés nous font lever les yeux au ciel. Et pourtant, on se laisse facilement embarquer dans cette histoire à l'ambiance feutrée, dans laquelle les non-dits, les regards équivoques et les sous-entendus se multiplient. L'autrice prend grand plaisir à jouer sur les émotions avec des coups de crayons épurés, et on en prend autant à s'attarder sur ses dessins.
L'amour gay à l'âge ado
Si le livre tombe parfois dans le cliché, Alice Oseman a su identifier les maux adolescents et particulièrement ceux d'un ado gay. On s'attache facilement au personnage de Charlie, à sa fragilité, au fait qu'il soit pétri de doutes tout en restant fort, à sa manière. Dans une société où la parole se fait rare, ou les sentiments ne se partagent pas ou plus, sa vision du monde interroge. Tout comme le questionnement de la sexualité de Nick est également raconté avec une réelle justesse. La planche le montrant assis seul dans sa chambre à faire des quiz "suis-je gay ?" est une scène qui rappellera probablement des souvenirs à nombre de jeunes homos…
Mais Heartstopper est un roman graphique qui peut parler à tout le monde. Aux jeunes LGBT qui se questionnent encore, qui cherchent des conseils ou du courage ; mais également aux moins jeunes, pour leur rappeler leurs premières amours, sur les bancs de l’école, quand ils ont pu en vivre – les autres ressentiront certainement des pincements de regret. Mais cette histoire n’est pas réservée qu’à la communauté LGBT+ : les lecteurs hétéros peuvent aussi, grâce à ce livre, s'ouvrir davantage aux problèmes et tensions que les jeunes LGBT+ ont à affronter au cours de leur scolarité.
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Crédit photo : Heartstopper/Alice Oseman
