Le Gabon est devenu le 70e pays à criminaliser l'homosexualité

Par Samy Laurent le 16/12/2019
Le drapeau LGBT+ aux couleurs de l'arc-en-ciel

Deux mois après l’introduction de cette disposition dans le nouveau Code pénal, fin octobre, celle-ci devient désormais effective dans le pays d'Afrique centrale.

Les relations entre personnes du même sexe sont désormais officiellement interdites au Gabon. Le pays est devenu le 70e à criminaliser l'homosexualité, comme le rapporte une source officielle du gouvernement gabonais à Openly. Une loi, passée en juillet dernier et intégrée au code pénal en octobre, définit désormais les relations homosexuelles comme "contraires aux moeurs". Elles constituent dès lors une infraction pénale qui entraînera une condamnation pouvant aller jusqu’à six mois de prison ainsi qu’une amende de 5 millions de francs CFA (7621 €).

Davis Mac-Iyalla, un militant des droits des LGBT + en Afrique centrale, a déclaré à Openly que la nouvelle loi "envoie encore la communauté LGBT dans la clandestinité et crée encore plus de harcèlement"."La police corrompue utilise maintenant cette excuse pour arrêter les gens. Ils doivent ensuite payer des pots-de-vin pour être libéré", a ajouté Mac-Iyalla, bien que ces informations ne soient pas confirmées.

À LIRE AUSSI : L’Ouganda dément vouloir condamner les homos à la peine de mort, mais…

33 sur 54 pays africains

En juin dernier, la liste des pays criminalisant l'homosexualité s'était réduite à 69, après que le Botswana ait légalisé le mariage pour tous. D'après l'association militante LGBT+ ILGA World, il s'agissait du chiffre le plus bas depuis qu'elle a commencé à surveiller ces lois en 2006. Mais de grandes populations de conservateurs religieux, y compris un nombre croissant de chrétiens évangéliques, sont opposés aux droits LGBT + dans les pays africains, notamment en Ouganda, au Kenya, au Nigéria et au Gabon. Désormais, sur les 54 pays d'Afrique, 33 criminalisent l'homosexualité dans leur Code Pénal, pour la plupart hérité de l'époque colonial.

La chercheuse de Human Rights Watch, Neela Ghoshal, a néanmoins déclaré qu"il est regrettable que de nombreux pays africains aient revendiqué et détenu ces valeurs coloniales homophobes, d'autres ne le font pas cependant. En général, à travers le continent, les choses évoluent plus dans la bonne direction que dans la mauvaise... Je suppose que vous verrez beaucoup de changements au cours des 10 prochaines années."

À LIRE AUSSI : "Les Initiés", l'amour et la violence en Afrique du Sud

Crédit photo : Ludovic Bertron/Flickr