La justice demande le réaffichage de la campagne d'Alliance Vita dans les gares

Par Antoine Patinet le 06/01/2020
Alliance Vita

La justice a demandé samedi le retour des affiches de l'association Alliance Vita dans les gares d'Île-de-France. La régie publicitaire va faire appel.

C'est une décision qui a étonné, ce weekend, les défenseurs de l'égalité des droits et de l'IVG. La justice a en effet demandé samedi 4 janvier à ce que soient réaffichées dans les gares franciliennes les visuels de la campagne controversée de l'association Alliance Vita. Lancée le jeudi 2 janvier dernier, cette campagne de communication de l'association anti-avortement et anti-PMA avait fait grand bruit sur les réseaux sociaux. Au point que la régie publicitaire de la SNCF, Mediatransports, avait annoncé le même jour le retrait de deux des trois visuels, qui appelaient à "respecter la paternité" et "la maternité". L'affiche avec une personne handicapée, appelant à "respecter la différence" avait alors remplacé les autres visuels dans les espaces dédiés.

"Rupture de contrat"

Le juge des référés a estimé que la décision de la régie publicitaire était une "rupture unilatérale de contrat", et a demandé la remise en place des deux affiches concernées, comme on peut le lire sur l'avis du juge, posté par le président et fondateur d'Alliance Vita, Tugdual Derville. Le juge a par ailleurs estimé que "les affiches litigieuses ne représentent aucun caractère illicite", et qu'une précédente campagne de l'association de défense des animaux PETA avait elle été validée et affichée sur les espaces publicitaires des gares.

Etonnement

Cette décision a provoqué "l'étonnement" de nombreux défenseurs de l'égalité des droits sur Twitter, et de personnalités politiques. En premier lieu, la maire de Paris, Anne Hidalgo.

La directrice de Mediatransports, Valérie Decamp, a dans la foulée annoncé son intention de faire appel de cette décision.

Jeudi 2 janvier, après la découverte de la campagne par les internautes, la régie spécialisée dans l’affichage dans les gares ferroviaires, stations de métros et arrêts de bus, avait décidé de retirer les affiches incriminées "avec l’accord de la SNCF Gares & Connexions".  «Deux visuels relatifs à la protection de la maternité et à la protection de la paternité peuvent être entendus comme des messages militants, excédant le principe de neutralité qui s’impose dans les transports publics», avait estimé la régie. Contacté par TÊTU, la régie avait évoqué une "négligence" due à la "période troublée" pour expliquer que les affiches aient été en premier lieu validées par ses équipes.

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Un quatrième visuel avait été retoqué par la régie publicitaire, puisqu'il montrait un ovule et un spermatozoide avec le message "La société progressera à condition de respecter la vie". En France, le "délit d'entrave à l'IVG" est passible, depuis 2017, de deux ans de prison et 30 000 euros d’amende.

Crédit photo : Victor Thomas