LGBTphobie"Jésus est pédé" : le chansonnier Frédéric Fromet s'excuse pour sa chronique

Par Timothée de Rauglaudre le 16/01/2020
Frédéric Fromet

En début de semaine, le chansonnier Frédéric Fromet s'est attiré les foudres de chrétiens ultraconservateurs, mais aussi d'internautes LGBT+, pour sa chronique "Jésus est pédé". Avec la patronne de Radio France, il a présenté ses excuses mercredi pour une "chronique ratée".

"Je constate que ma chronique est ratée. Elle n’avait pour but que de dénoncer l’homophobie." Mercredi 15 janvier, dans un communiqué publié sur le site de la médiatrice de Radio France, le chansonnier Frédéric Fromet a présenté ses excuses. Le contexte : vendredi 10 janvier, à l'antenne de France Inter dans l'émission Par Jupiter, il interprétait sur l'air du chant chrétien "Jésus revient" une parodie intitulée "Jésus est pédé". Une référence à une actualité que racontait TÊTU la semaine dernière : au Brésil et ailleurs, une comédie diffusée sur Netflix dépeignant un Jésus homosexuel est sous le feu des appels à la censure de la part de chrétiens ultraconservateurs. Au Réveillon de Noël, des cocktails Molotov ont été lancés sur les locaux de la société de production du film, à Rio de Janeiro, par un groupe catholique intégriste et néofasciste.

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Si, comme TÊTU l'a montré, cette chronique a surtout provoqué de nombreuses accusations de "blasphème", jusqu'au parti catholique intégriste Civitas et à l'association d'origine espagnole CitizenGO France, d'autres internautes se sont indignés de l'utilisation du terme "pédé" dans la chanson, ainsi que de l'accumulation de clichés sur Mylène Farmer, la sodomie etc. C'est uniquement concernant ce second type de critiques que Frédéric Fromet s'excuse : "J’ai été si mal compris que j’ai même heurté une association LGBT. C’est ma faute, donc. Je le reconnais bien volontiers. Je présente mes excuses aux personnes que j’ai blessées, tout en revendiquant mon droit à l’erreur dans un exercice qui reste très périlleux."

Menaces de mort

Dans le même communiqué, la patronne de Radio France, Laurence Bloch, s'exprime également : "Vous avez été très nombreux à manifester votre indignation et votre colère après la diffusion sur l’antenne de France Inter de la chanson de Frédéric Fromet consacrée au Christ et à sa possible homosexualité", écrit-elle. Avant de rappeler le contexte de la chronique : "Tout le propos de la chanson consacrée à l’interdiction par un juge brésilien d’une fiction au prétexte que Jésus semblait entretenir une relation homosexuelle était clairement de dénoncer l’homophobie que manifestait cette décision mais l’outrance de certaines expressions a pu rendre presque inaudible cette intention."

https://twitter.com/TheoMetton/status/1217048023026610178

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Tout en incitant à "défendre le principe de la liberté d’expression, le droit à l’outrance, à la caricature, à la satire", Laurence Bloch se joint aux excuses de Frédéric Fromet : "Je voudrais donc à mon tour présenter aux auditeurs et auditrices que cette chronique a pu choquer tous mes regrets les plus sincères." Mardi 14 janvier, le chargé des relations auditeurs du 7-9 de France Inter indiquait sur Twitter que la rédaction avait reçu, à la suite de cette chronique, de nombreuses insultes mais aussi des menaces de mort.

 

Crédit photo : France Inter