Un américain affirme que la police l'a piégé sur Grindr pour l'arrêter sous de faux motifs. Huit autres hommes pourraient être dans ce cas.
Cela ressemblait à une arrestation comme une autre. En mars dernier, neufs hommes ont été interpellés par la police en Géorgie du Nord, aux Etats-Unis. Les 9 hommes, âgés de 23 à 50 ans, sont visés par plusieurs chefs d'inculpation : "possession de drogue", "obstruction", "proxénétisme"... Rien qui ne semble anormal jusqu'ici. Mais si le rapport de police ne contient pas d'éléments sur les circonstances des arrestations, l'un des accusés affirme dans le média LGBTQ d'Atlanta Project Q que la police l'a piégé... sur Grindr.
Prostitution
Celui-ci raconte en effet anonymement, mais captures d'écran de la conversation à l'appui, que le sergent Dereck Johnson, sous le pseudonyme "Charlie420" (420 étant le code pour les amateurs de cannabis sur internet) a entamé la conversation en lui proposant un rendez-vous dans un hôtel de Dawsonville. Le suspect aurait alors dit à son interlocuteur - prétendument amateur de fumette - qu'il avait de la marijuana. Ce dernier aurait donc répondu "tu partages? J'ai envie de me défoncer et de baiser". Ce à quoi le suspect a répondu "il n'y a rien de mal à cela".
Mais pour le sergent Johnson, l'homme lui aurait proposé de la marijuana en échange de sexe - version qui figure dans le rapport de police officiel. Ce qui vaut aujourd'hui au suspect d'être accusé de prostitution, de possession de marijuana et de "tentative criminelle".
Pas d'autre témoignage
Ce témoignage semble donc remettre en cause les 8 arrestations ayant eu lieu entre le 2 et le 4 mars derniers. D'autant que leurs noms, leurs photos et parfois même leurs employeurs ont été publiés dans un journal local, laissant croire les médias spécialisés et les associations LGBT+ que ces différentes arrestations ont toutes eu lieu en utilisant Grindr ou d'autres applications de rencontres. Un "outing collectif " digne d'une chasse aux sorcières, et déjà largement décrié outre-Atlantique. Pour l'instant, aucun autre homme n'a témoigné ou évoqué son homosexualité. La justice devra donc lever le voile sur cette affaire "d'un autre âge", qui rappelle les descentes de flics dans les lieux de cruising dans les années 1990...